NĂ©ede la RĂ©volution française, « La Marseillaise » accompagne les premiers pas de la RĂ©publique naissante et combattante. Survivant Ă  deux Empires, Ă  la Restauration et Ă  l'État français de Vichy, « La Marseillaise » n'est officialisĂ©e dĂ©finitivement par la RĂ©publique qu'en 1946. Comment naĂźt un hymne national ?
La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas », Ă©crivait Paul ValĂ©ry. C’est cette idĂ©e du pacifisme portĂ©e par de grands hommes comme Jean JaurĂšs que veulent dĂ©fendre les responsables* de la Maison de l’image documentaire. Ainsi, pour inaugurer sa saison culturelle 2017-2018, la MID va accueillir, Ă  compter du 7 octobre et jusqu’au 3 fĂ©vrier, Non Ă  la guerre », l’exposition de Martin Barzilai sur la situation des Refuzniks. Étudiants, agriculteurs, postiers ou anciens officiers, ces IsraĂ©liens, ĂągĂ©s de 20, 40 ou 60 ans, refusent de faire leur service militaire, pour des raisons politiques ou morales. Au risque d’aller en prison ou d’ĂȘtre mis au ban de la sociĂ©tĂ©. Des insoumis qui risquent leur libertĂ© Raz, 26 ans en 2016, cinĂ©aste, a ainsi passĂ© quatre mois derriĂšre les barreaux. L’armĂ©e en IsraĂ«l est une façon de construire les classes sociales, tĂ©moigne-t-elle. Si vous ĂȘtes d’origine russe, druze ou Ă©thiopienne, vous n’aurez pas un bon job dans cette structure. En revanche, si vous ĂȘtes d’origine ashkĂ©naze, que vous venez des beaux quartiers, vous pourrez avoir des boulots plus intĂ©ressants. Mon statut d’insoumise a cassĂ© ce schĂ©ma et je peux voir comment cela a pu influencer mon parcours professionnel. Je ne suis pas une grande militante, je fais constamment des concessions mais je suis fiĂšre d’avoir fait le choix de refuser. » En filigrane, ces Refuzniks racontent toute l’histoire d’IsraĂ«l, ses failles, ses contradictions et son caractĂšre pluriel. Une sociĂ©tĂ© oĂč tout devra ĂȘtre repensĂ© pour construire un avenir moins sombre. Autour de cette enquĂȘte rĂ©alisĂ©e entre 2008 et 2017 de Tel Aviv Ă  JĂ©rusalem, la MID va tenter de mettre en lumiĂšre d’autres combats pacifistes qui ont Ă©maillĂ© le vingtiĂšme siĂšcle. Impossible d’ĂȘtre exhaustifs car du Vietnam au Larzac, les luttes furent nombreuses mais nous avons choisi de parler des fusillĂ©s pour l’exemple », des monuments aux morts pacifistes en France et de l’association des anciens appelĂ©s en AlgĂ©rie contre la guerre. Elle regroupe d’anciens soldats français qui refusent leur solde d’ancien combattant. » Une rencontre avec le photographe Martin Barzilai et Martine Brizemur, spĂ©cialiste d’IsraĂ«l et de la Palestine chez Amnesty International, partenaire de l’exposition, sera organisĂ©e le samedi 25 novembre Ă  15h30. *L’association CĂ©tavoir, qui organise chaque annĂ©e le festival de photographies documentaires ImageSinguliĂšres, gĂšre la MID. Un lieu de rencontres et de rĂ©flexions oĂč sont proposĂ©s expositions temporaires, worshops, etc. Plus d’informations auprĂšs de la MID, 17 rue Lacan. TĂ©l. ou MĂ©decinset responsables politiques se sont relayĂ©s dimanche pour appeler les Français Ă  respecter - Journal ChrĂ©tien Rechercher sur Il faut savoir que La Marseillaise n’est pas son vrai nom. L’auteur Ă  l’origine de cette chanson, Rouget de Lisle, l’avait appelĂ©e Chant de guerre pour l’armĂ©e du Rhin, sur demande du maire de Strasbourg. Celui-ci lui a demandĂ© d’écrire un chant viril, qui soit entrainant pour les soldats en route pour aller affronter les autrichiens. Nous sommes en avril 1792, et la Patrie est en danger. TrĂšs vite, le chant se rĂ©pand comme une traĂźnĂ©e de poudre dans les armĂ©es rĂ©volutionnaires... ForcĂ©ment ! Tous les autres chants militaires sont ceux de l’Ancien RĂ©gime, et l’on n’a pas de mal Ă  faire adopter un chant authentiquement rĂ©volutionnaire, mais aussi militaire, aux combattants. Toutes les armĂ©es rĂ©volutionnaires se mettent donc Ă  chanter ce chant de guerre. Et en particulier des troupes venues de Marseille pour renforcer les unitĂ©s locales, qui chantent avec encore plus d’enthousiasme en arrivant Ă  Paris. C’est donc grĂące Ă  ces soldats Marseillais qu’on a donnĂ© ce nom Ă  ce chant. C’est le 14 juillet 1795 que La Marseillaise deviendra hymne national.
Lavieille marseillaise - Forum - Audio Partitions de la marseillaise - Forum - Audio 1 réponse
En 1979, l'album reggae Aux armes et cĂŠtera de Serge Gainsbourg est une incroyable bombe artistique doublĂ©e d'un Ă©norme scandale. Si le disque se vend bien, les orfraies surgissent en nombre, avec toujours le mĂȘme cri blasphĂšme ! Atteinte Ă  l'honneur de l'hymne national ! MĂ©pris de l'armĂ©e et des anciens combattants !Une attaque sera particuliĂšrement abjecte. Le Figaro Magazine publie un long article de Michel Droit, oĂč le futur acadĂ©micien, aprĂšs avoir dĂ©crit la lippe dĂ©goulinante », l’oeil chassieux » de Gainsbourg, accuse le chanteur de provoquer l’antisĂ©mitisme. La mĂ©prisable insulte au chant de notre patrie, Ă©crit Droit, est un mauvais coup dans le dos portĂ© Ă  ses coreligionnaires. » Gainsbourg, profondĂ©ment affectĂ©, dira Peut-ĂȘtre Droit apprĂ©cierait-il que je mette Ă  nouveau l’étoile de David que l’on me somma d’arborer en juin 1942 ? » À travers de nombreux documents Ă©tonnants retrouvĂ©s dans les archives, Laurent Balandras revient sur ce douloureux Ă©pisode. Charlie Hebdo Dans votre livre, vous racontez que Gainsbourg a conservĂ© toutes les lettres reçues au cours de cette affaire
 t Laurent Balandras Oui, dans un dossier intitulĂ© La Marseillaise », il a gardĂ© les articles, les tĂ©lĂ©grammes, les lettres d’insultes et de soutien. Dans ses archives, que Charlotte m’a laissĂ© consulter, ce dossier occupe une place Ă  part alors que tous les autres documents sont mĂ©langĂ©s. C’est dire que ça lui tenait Ă  coeur. Les arguments de Michel Droit sur le physique de Gainsbourg ou sur l’argent qu’il aurait gagnĂ© sont obsessionnels pendant un an, il va se servir de tous les organes de presse imaginables pour argumenter son discours nausĂ©abond. Jusqu’à ce qu’il soit nommĂ© Ă  l’AcadĂ©mie française, il passe sa vie Ă  demander des droits de rĂ©ponse, Ă  rĂ©clamer des tribunes pour justifier ses propos. Mais, curieusement, si Michel Droit provoque l’indignation d’une certaine Ă©lite, il y a tout de mĂȘme Ă  ce moment-lĂ  un silence hallucinant de l’ensemble de la classe politique. Un an plus tard viendront les premiers attentats antisĂ©mites que la France ait connus depuis la Seconde Guerre mondiale [attentats de la rue Copernic et de la rue des Rosiers, ndlr]. Gainsbourg l’a dit, Michel Droit lui a remis l’étoile jaune une seconde a aujourd’hui une image trĂšs provoc de Gainsbourg. Pourtant, il a toujours respectĂ© les institutions
Quand on y rĂ©flĂ©chit, il est incroyable que l’on ait pu accuser Gainsbourg de se foutre de l’hymne national, lui qui connaĂźt l’histoire de ses parents, qui sait d’oĂč ils viennent et Ă  quoi ils ont Ă©chappĂ©, et qui a un vrai respect pour la RĂ©publique. La famille de Serge a fui la rĂ©volution d’Octobre et a choisi la France. En 1940, quand les autoritĂ©s de Vichy demandent aux Juifs de se dĂ©clarer, la mĂšre de Gainsbourg, sentant le danger, refuse, tandis que le pĂšre veut ĂȘtre un citoyen modĂšle c’est son souci premier et se dĂ©pĂȘche d’informer les autoritĂ©s. Gainsbourg lui-mĂȘme a toujours Ă©tĂ© extrĂȘmement respectueux de la police, de l’armĂ©e. C’est souvent le cas des gens qui ont choisi la France, plus civiques et soucieux des traditions que les Français dits de souche ». Quant Ă  toutes ces accusations horribles sur l’argent qu’il a pu se faire, il faut quand mĂȘme rappeler que les paroles de La Marseillaise sont depuis longtemps dans le domaine public, et qu’il a entiĂšrement réécrit la musique. Ce du droit d’auteur et de la libertĂ© artistique n’est jamais signalĂ© dans les attaques qu’il subit Ă  l’ cueille la fleur du succĂšs et la fleur du mal en mĂȘme temps, non ?C’est ce qui va gĂ©nĂ©rer le personnage de Gainsbarre, qui est une trouvaille audiovisuelle exceptionnelle, mais qui provoque des ravages dans sa vie privĂ©e. Un carnage total. On arrive Ă  un point oĂč il ne devient plus frĂ©quentable, il y a ce personnage odieux qui prend le pas sur tout ; et en mĂȘme temps, mĂ©diatiquement, il est d’une irrĂ©vĂ©rence exquise, avec une vraie libertĂ© de ton. Avec le succĂšs de l’album, il prend aussi la grosse tĂȘte ; Ă  50 ans passĂ©s, il parvient enfin Ă  sĂ©duire les ados, ce qu’il n’arrivait pas Ă  faire au dĂ©but de sa carriĂšre, car la vague yĂ©yĂ© avait fait de lui un vieillard dĂšs le dĂ©part – Ă  l’époque, Ă  30 ans, il avait le double de l’ñge de son public. Il rĂ©alise son rĂȘve. Il remonte sur le deuxiĂšme acte de cette histoire va se jouer Ă  Strasbourg. C’est le fameux concert annulĂ©, oĂč l’on voit Serge Gainsbourg, avec son physique de serpilliĂšre, tenir tĂȘte aux paras venus en nationale des parachutistes avait dĂ©jĂ  empĂȘchĂ© la venue de Gainsbourg Ă  Marseille, oĂč il avait Ă©tĂ© invitĂ© Ă  la Foire internationale par le consulat de la JamaĂŻque – il y a dans les archives une lettre trĂšs touchante oĂč le consul remercie Serge, car le succĂšs de l’album a popularisĂ© la JamaĂŻque et sa musique. À cause des menaces Ă  l’ordre public, la rencontre est annulĂ©e. Puis vient le concert de Strasbourg. Gainsbourg se retrouve face Ă  une grosse masse de haine. Alors que les musiciens se sont sauvĂ©s, il lĂšve le poing et chante La Marseillaise a cappella. Son courage renverse la histoire a un curieux Ă©cho encore aujourd’hui. Il suffit que quelqu’un soit mat de peau et qu’il refuse de chanter La Marseillaise pour qu’on l’accuse d’ĂȘtre antifrançais. Alors que, dans le mĂȘme temps, Mireille Mathieu a le droit de traficoter l’hymne, de mettre dessus des paroles pacificatrices en dĂ©tournant complĂštement le sens originel, et personne ne lui dit III. Fin 1981, le manuscrit de La Marseillaise, de Rouget de Lisle, passe aux enchĂšres, et Gainsbourg l’achĂšte, dans une ambiance de folie
L’achat du manuscrit est un truc de gamin. Une grande partie des reproches tourne autour du fameux et cĂŠtera » que Gainsbourg a mis dans le refrain. Et il veut prouver Ă  ses dĂ©tracteurs que Rouget de Lisle l’avait lui-mĂȘme notĂ© ainsi dans le manuscrit. C’est assez amusant, car ce n’est pas le seul manuscrit qui existe de La Marseillaise. Celui-lĂ  est plutĂŽt tardif et ce n’est sĂ»rement pas le manuscrit original puisque, au dĂ©but, le chant ne s’appelait pas La Marseillaise, mais Chant de guerre pour l’armĂ©e du Rhin. Quand Serge remporte l’enchĂšre, la salle commence par applaudir, puis, sans que l’on comprenne pourquoi, se met soudain Ă  le huer. Peut-ĂȘtre se rendent-ils compte Ă  ce moment-lĂ  que le manuscrit symbolique a Ă©tĂ© achetĂ© par ce type crado
Un rasta » qui s’est fait de l’argent en profanant l’hymne national
 Oui ! Dans les jours qui suivent, Dominique Jamet signe dans Le Quotidien de Paris un article absolument consternant, oĂč il soupçonne Gainsbourg de vouloir s’essuyer les pieds avec le manuscrit, de lui faire subir les pires outrages. Comment se fait-il, Ă©crit Jamet, qu’aucun patriote n’ait trouvĂ© 135 000 francs pour empĂȘcher un rasta de mettre ses sales pattes sur La Marseillaise ? » On fait Ă  Gainsbourg un procĂšs d’intention sur fond d’accusations de profanation, d’atteinte au sacrĂ© rĂ©publicain existe-t-il encore aujourd’hui ? Oui, Ă©videmment. Mais je dirais qu’on le sort quand ça arrange. Il est constamment manipulĂ© par cette partie de la droite qui, malgrĂ© les intitulĂ©s, est tout sauf rĂ©publicaine et gaulliste. De Gaulle a voulu rassembler les Français aprĂšs la guerre, rĂ©unifier et pacifier la France. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. On le voit avec les migrants ou le mariage pour tous. L’origine du phĂ©nomĂšne se situe prĂ©cisĂ©ment Ă  l’époque de La Marseillaise. Cette histoire est rĂ©vĂ©latrice, car elle a libĂ©rĂ© une parole de droite qui, depuis, cherche Ă  diviser les Français pour marquer des points Ă©lectoralement. N’oublions pas que le parcours de Serge a vraiment un sens aujourd’hui. Car ses parents sont des migrants. Ils arrivent en bateau Ă  Marseille en 1921. Cela devrait nous faire changer de perspective. Propos recueillis par Iegor Gran* Explorateur de Serge Gainsbourg. – Laurent Balandras, La Marseillaise de Serge Gainsbourg. Anatomie d’un scandale Ă©ditions Textuel.
METHODEDE FRANÇAIS. İLETİƞİM. La mort de Gavroche. LA MORT DE GAVROCHE. Il rampait Ă  plat ventre, galopait Ă  quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort Ă  l'autre, et vidait la giberne ou a cartouchiĂšre comme un singe ouvre une voix. De la barricade, dont il Ă©tait encore assez
Les chercheurs français sont reconnus dans le monde entier. La France se classe 2e derriĂšre les Etats-Unis au niveau du nombre de mĂ©daille Fields Les commĂ©morations du DĂ©barquement se poursuivent. Place Ă  la Provence. 450 000 soldats furent mobilisĂ©s. Parmi lesquels, beaucoup d'Antillais qui venaient clandestinement. On les appelait "les dissidents". Ils viennent seulement d'ĂȘtre honorĂ©s pour leur engagement. Rencontre avec l'un de ces combattants oubliĂ©s. La de la France, RĂ©my l'accueille avec ferveur tant il en a rĂȘvĂ© pendant 73 ans. L'hommage de la nation aux combattants des Ă©taient paysans, avocats, ouvriers, instituteurs ou Ă©tudiants. C'Ă©tait votre cas, monsieur Beaucoup n'avaient pas 20 18 ans quand je suis parti de la Martinique. Mes parents avaient entendu l' gĂ©nĂ©ral de Gaulle, j'appelle tous les Français qui veulent rester libres Ă  m'Ă©couter et Ă  me parents nous avaient tellement appris a aimer la patrie que nous n'avons pas pu rĂ©sister. Mais c'Ă©tait trĂšs difficile Ă  cause du rĂ©gime de l'amiral Robert, vichyste de la 1re heure. DĂšs 1940, le gouverneur des Antilles muselle la Guadeloupe et la Martinique, interdit les rĂ©unions et interne les opposants au rĂ©gime. Les rĂ©fractaires qu'il appelle avec mĂ©pris "les dissidents". RĂ©my en est un. Il fuit a 18 ans sa terre natale. En janvier 1943, il embarque avec d'autres dans un bateau de fortune, dans la suis parti un matin Ă  8h. J'avais un costume de pĂȘcheur. J'ai fait semblant de partir Ă  la rejoindre de Gaulle, quelle Ă©popĂ©e. 2500 Martiniquais et GuadeloupĂ©ens rejoignent la Dominique et Sainte-Lucie, une Ăźle dĂ©tenue par les Anglais. Il y a lĂ  des recruteurs amĂ©ricains et français. Puis, direction les Etats-Unis, dans le New Jersey. Et l'entraĂźnement pour apprendre a faire la guerre, pour apprendre Ă  faire corps face Ă  l'ennemi."Vous ĂȘtes endurcis, vous ĂȘtes disciplinĂ©s. Et demain, vous pourrez rencontrer l'ennemi avec la vous ĂȘtes arrivĂ©s aux Etats-Unis, vous Ă©tiez des hommes de couleur. Comment ça se passait? Sur le costume amĂ©ricain que l'on nous avait donnĂ©, nous avions brodĂ© le mot "France" des 2 cĂŽtĂ©s. DĂšs qu'on voyait que nous Ă©tions Français, nous n'Ă©tions plus des bataillon des Antilles En septembre 1943, il rejoint les forces alliĂ©es au Maghreb et entre en guerre. Sa 1re bataille, c'est celle de Monte Cassino, en Italie, lĂ  oĂč les alliĂ©s ont perdu 115 O00 la que j'ai perdu un camarade de classe. Je l'ai laissĂ© dans un encore ce sera le DĂ©barquement en Provence, la vallĂ©e du RhĂŽne, l'Alsace. 350 jours non-stop de fronts et de combats. Strasbourg libĂ©rĂ©, c'est la fin de la guerre pour RĂ©my. Il rentre Ă  la maison, en Ă©tiez des hĂ©ros? C'est lĂ  que ma dĂ©ception a commencĂ©. C'est ma mĂšre qui est venue me chercher avec un taxi pour me ramener Ă  la n'y avait rien d' vous a rendu Monsieur au nom de la RĂ©publique française, nous vous faisons LĂ©gion d'honneur Ă  91 ans, ce fut comme un baume Et j'aurais pour ma part le plaisir de vous retrouver vendredi Ă  20h en direct du porte-avions Charles de Gaulle pour une page spĂ©ciale dĂ©diĂ©e au DĂ©barquement de JT JT de 20h du mercredi 13 aoĂ»t 2014 L'intĂ©graleLes autres sujets du JT1 Mont-Blanc mort de six alpinistes français 2 En direct de Chamonix 3 Mont-Blanc les risques de la montagne 4 Suisse 5 blessĂ©s graves dans le dĂ©raillement d'un train 5 Irak prochaine livraison d'armes françaises et anglaises pour les combattants kurdes 6 Irak monseigneur Podvin, porte-parole des Ă©vĂȘques de France, favorable aux frappes amĂ©ricaines 7 En direct de Zakho 8 Irak l'importance de l'aide humanitaire 9 Economie la baisse des prix, une mauvaise nouvelle ? 10 Espagne recul du chĂŽmage dans le pas 11 Ukraine tension extrĂȘme Ă  l'arrivĂ©e du convoi humanitaire russe 12 MISSOURI - OBAMA APPELLE AU CALME À FERGUSON 13 Grande-Bretagne prouesse mĂ©dicale sur un petit garçon sans oreilles 14 Normandie rescapĂ©e aprĂšs 40 heures de dĂ©rive en mer 15 MĂ©daille Fields Maryam Mirzakhani, premiĂšre femme Ă  ĂȘtre rĂ©compensĂ©e 16 MathĂ©matiques une passion française ? 17 Marseille Notre-Dame-de-la-Garde ou la "Bonne mĂšre" 18 CinĂ©ma dĂ©cĂšs de l'actrice Lauren Bacall Ă  89 ans 19 Football Frank RibĂ©ry interrompt sa carriĂšre internationale 20 Championnats d'Europe d'athlĂ©tisme Jimmy Vicaut obligĂ© de dĂ©clarer forfait 21 PensĂ©e pour Serge Lazarevic, otage français 22 Page de fin Vouspouvez tĂ©lĂ©charger gratuitement le justificatif de publication, qui est appelĂ© tĂ©moin de parution. Pour ce faire, vous devez saisir le 1Parler d’immigration au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale, c’est Ă©galement Ă©voquer les circulations des “coloniaux”. Si certains se dĂ©placent vers la mĂ©tropole pour y travailler, d’autres sont enrĂŽlĂ©s dans l’armĂ©e, se destinant Ă  combattre au la veille de la Grande Guerre, l’institution militaire française connaĂźt des rĂ©formes d’envergure ayant pour consĂ©quence de systĂ©matiser l’appel aux colonies » pour l’effort de guerre, alors que l’Europe se prĂ©pare Ă  sombrer dans la grande boucherie ». Les troupes destinĂ©es Ă  servir outre-mer, constituĂ©es d’EuropĂ©ens et de combattants indigĂšnes », dĂ©jĂ  connues sous le nom de troupes de Marine », prennent au ministĂšre de la Guerre le nom de troupes coloniales ». L’armĂ©e d’Afrique — qui constitue, depuis le 28 septembre 1873, le 19e corps d’armĂ©e — participe activement Ă  la consolidation de l’empire 1881, des populations originaires de Tunisie, devenue protectorat français, viennent grossir les garnisons de tirailleurs aux cĂŽtĂ©s des AlgĂ©riens. Les premiers engagements militaires dans la ChaouĂŻa marocaine en 1903-1907 exigent l’envoi de troupes, notamment de rĂ©giments de tirailleurs algĂ©riens, pour lutter contre les Berabers » et les Chleuhs ». Avec le protectorat marocain en 1912, de nombreux combattants “indigĂšnes” intĂšgrent des unitĂ©s rĂ©guliĂšres. D’autres formations spĂ©cifiques Ă  l’armĂ©e d’Afrique sont Ă©galement créées, comme les compagnies mĂ©haristes sahariennes. En mĂȘme temps, l’armĂ©e française poursuit son processus d’intĂ©gration des â€œĂ©lites” militaires maghrĂ©bines qui entrent dans les plus prestigieuses Ă©coles militaires, tel ChĂ©rif Cadi, premier polytechnicien faire oublier la dĂ©faite de 1870, et toujours dans le cadre d’une propagande coloniale intensive, pas une exposition universelle et coloniale, pas une cĂ©rĂ©monie officielle ne se tient sans un dĂ©tachement de turcos [1] ou de spahis [2], et notamment Ă  Paris en 1878, 1889, 1900, 1906, 1907 ; Ă  Marseille en 1906 et 1908 ; Ă  Lyon en 1894 et 1914, ainsi qu’à Tourcoing ou Ă  du conseil des ministres du 27juillet 1914, le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy, et le sous-secrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangĂšres, Abel Ferry, affirment la nĂ©cessitĂ© de prĂ©lever dans l’Empire et prioritairement au Maghreb des forces importantes, tant en raison de leurs effectifs que de leurs qualitĂ©s exceptionnelles ». En AlgĂ©rie, en Tunisie et au Maroc, les â€œĂ©lites” rĂ©pondent immĂ©diatement aux attentes de la RĂ©publique. Le sultan Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, souligne que le protectorat, doit Ă  la France un concours sans rĂ©serve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice » [3].6De toute Ă©vidence, les oppositions de l’avant-guerre semblent oubliĂ©es. Elles Ă©taient pourtant virulentes, comme on peut le constater dans La DĂ©pĂȘche algĂ©rienne de novembre 1907, oĂč des officiers et des colons doutaient du loyalisme des troupes maghrĂ©bines Vous voulez apprendre Ă  tous les bicots Ă  manier le fusil ! ». La peur de l’Allemand lĂšve les derniĂšres inquiĂ©tudes. Le pragmatisme froid l’emporte. La grande migration vers la France s’annonce...ArrivĂ©e en mĂ©tropole des combattants et de l’islam7Avec le dĂ©but des hostilitĂ©s, de Marseille Ă  SĂšte, de Bordeaux Ă  La Rochelle ou au Havre [4], vont dĂ©barquer 20 000 AlgĂ©riens, 8 000 Tunisiens et 3 500 Marocains. Au total, sur les 40 premiers bataillons de troupes nord-africaines, 32 arrivent en France entre aoĂ»t et septembre 1914 alors que, paradoxalement, l’on va rapatrier dans le mĂȘme mouvement 5 000 travailleurs algĂ©riens. Les combattants algĂ©riens, tunisiens et marocains ainsi que les spahis sont envoyĂ©s sans grande prĂ©paration en premiĂšre ligne [5], aux cĂŽtĂ©s des troupes d’Afrique noire [6] et des EuropĂ©ens d’Afrique du aoĂ»t 1914, dĂšs les premiers combats, notamment lors de la bataille de Charleroi ou au cours de la bataille de l’Aisne, ces troupes composĂ©es de jeunes recrues inexpĂ©rimentĂ©es — Ă  l’exception de celles qui avaient combattu au Maroc avant 1912 — vont s’effondrer. Cette situation est directement liĂ©e au dĂ©ficit de l’encadrement [7] et au manque de prĂ©paration devant les spĂ©cificitĂ©s des combats continentaux. Il faut attendre le rĂ©tablissement sur la Marne, au dĂ©but de septembre 1914 lors des engagements de Tracy-le-Mont, pour qu’une Ă©bauche d’organisation se dessine. MalgrĂ© cette rĂ©organisation et le soutien des populations — comme Ă  Paris, oĂč la population acclame les tirailleurs de la 45e division d’infanterie — la bataille de l’Ourcq et les combats sur l’Yser ou le front de l’Oise sont tout autant dĂ©vastateurs. Au cours de l’hiver 1914, et aprĂšs l’hĂ©catombe des premiers engagements, le front s’est chaque camp, les soldats s’enfoncent dans la terre afin d’échapper aux obus de tout calibre et bientĂŽt aux gaz. Ces combattants de la premiĂšre heure » sont Ă©puisĂ©s et meurtris dans leur chair par les intempĂ©ries. De nombreux refus de combattre sont alors comptabilisĂ©s, de mĂȘme que les mutilations volontaires ces dĂ©sen-gagements sont immĂ©diatement rĂ©primĂ©s, notamment Ă  la mi-dĂ©cembre 1914 Ă  la demande du gĂ©nĂ©ral Foch qui ordonne alors que plusieurs tirailleurs tunisiens soient fusillĂ©s pour l’exemple » par un peloton de zouaves [8] dans le secteur belge de Verbranden-Molen. Devant les rapports alarmants, qui parlent de combattants perdus, transis et incapables de se battre, de nombreux bataillons sont retirĂ©s du front pour ĂȘtre rĂ©instruits Ă  l’ partir du printemps 1915, tout change [9]. Lorsque l’on voit arriver les troupes maghrĂ©bines dans un Ă©lan furieux des dĂ©mons en djellaba », comme l’écrira le futur marĂ©chal Juin, c’est le signe que le temps de l’offensive ou de la contre-attaque est arrivĂ©. L’imagerie s’empare de ces nouveaux hĂ©ros modernes et la grande presse en fait les emblĂšmes de la victoire possible, Ă  l’image de l’hebdomadaire Le Miroir qui prĂ©sentait dĂšs le 29 novembre 1914 ces brillants chasseurs d’Afrique sur la ligne de feu » en page de situations sont trĂšs diverses en fonction des territoires et des politiques de recrutement. Au Maroc, c’est l’Office du Maroc qui assure le suivi de cette mobilisation dans un premier temps puis, l’annĂ©e suivante, c’est l’Office parisien du gouvernement chĂ©rifien qui siĂšge Ă  la galerie d’OrlĂ©ans du Palais Royal qui prend le relais pour les Marocains prĂ©sents en mĂ©tropole [10]. Les Marocains de l’époque lui donnĂšrent eux-mĂȘmes le nom de consulat du Maroc », selon Joanny Ray [11], avant sa disparition au profit des bureaux des Affaires indigĂšnes du ministĂšre de l’IntĂ©rieur de Paris, du Havre, de Clermont-Ferrand, de Bourges, de Bordeaux, de Lyon et de Marseille. En tout Ă©tat de cause, la mobilisation va aller croissant au Maroc [12], jusqu’à concerner de 40 000 Ă  45 000 combattants et sans doute tout autant de Tunisie, la situation s’organise Ă  partir du dĂ©cret du 10 aoĂ»t 1914 autorisant les populations Ă  contracter un engagement pour toute la durĂ©e de la guerre Ă  partir de l’ñge de 17 ans. Au dĂ©but du conflit, on compte quelques milliers de Tunisiens prĂ©sents en mĂ©tropole et, trois ans plus tard, ils seront prĂšs de 70 000 Ă  s’ĂȘtre engagĂ©s pour la France [13]. En aoĂ»t 1914, sept nouvelles classes de rĂ©servistes tunisiens sont appelĂ©es sous les drapeaux pour renforcer la prĂ©sence tunisienne en France. L’un d’entre eux, le tirailleur Mohamed Ben Abdallah Ben Rezig Ez Zoghlani, en traitement Ă  l’hĂŽpital n° 44 de Montpellier, Ă©crit en juillet 1915 au califat de Testour que les soldats tunisiens ne font qu’un avec les Français dans les attaques qui sont irrĂ©sistibles » [14]. Au final, sur 80 000 combattants, un peu moins de la moitiĂ© sont envoyĂ©s sur le front français et 8 000 dans le corps expĂ©ditionnaire d’ AlgĂ©rie, la situation est plus complexe, dans la mesure oĂč la conscription a Ă©tĂ© instituĂ©e par dĂ©cret depuis fĂ©vrier 1912 [15] mais qu’un double systĂšme de recrutement perdure pour maintenir les flux de combattants [16]. Avec les dĂ©crets de septembre 1916, on bascule vers l’incorporation intĂ©grale » des conscrits de la classe 1917. Puis, l’annĂ©e suivante, Georges Clemenceau, dans une dĂ©pĂȘche datĂ©e du 16 dĂ©cembre 1917, va dĂ©cider d’intensifier le recrutement des troupes. Au final, le bilan est Ă©quilibrĂ©, puisque tout au long du conflit sont recrutĂ©s 85 500 appelĂ©s et tout juste 1 000 engagĂ©s volontaires » de plus. Sur ce total, la classe 1918 n’ayant guĂšre combattu sur le front, le nombre effectif de combattants mobilisĂ©s en AlgĂ©rie est estimĂ© entre 150 000 et 160 000 hommes [17].14DĂšs le dĂ©but de la guerre, la question de la religion est soulevĂ©e pour s’opposer Ă  la propagande allemande et turque, et alors que le sultan ottoman prĂŽne explicitement la guerre sainte et le djihad face aux AlliĂ©s. En mĂȘme temps, les Ă©missions radiophoniques en arabe et des journaux comme Le Jeune Turc incitent les tirailleurs nord-africains Ă  la rĂ©volte face au colonisateur ». Sauf dans quelques rĂ©gions de l’AlgĂ©rie et de la Tunisie, les confrĂ©ries religieuses des pays d’Afrique du Nord se sont tout de suite Ă©levĂ©es contre cette idĂ©e [18], de mĂȘme que les cheikhs des trois grandes communautĂ©s musulmanes de Tunisie qui affirment le 8 novembre 1914 au RĂ©sident gĂ©nĂ©ral L’Allemagne est un pays barbare, nous resterons loyaux au Bey et Ă  la France » [19]. L’enjeu religieux va traverser tout le conflit, et lorsqu’ils Ă©taient faits prisonniers par les Allemands, les indigĂšnes maghrĂ©bins Ă©taient sĂ©parĂ©s des autres militaires et envoyĂ©s dans un camp spĂ©cial Ă  WĂŒnsdorf » oĂč on essayait de les enrĂŽler dans l’armĂ©e turque [20].15Pour renforcer l’attachement des combattants musulmans, les autoritĂ©s françaises se montrent vigilantes en matiĂšre de respect des pratiques religieuses. Et le peintre Étienne Dinet, converti Ă  l’islam et qui s’inquiĂšte de savoir si les morts musulmans sont inhumĂ©s selon les rites de leur religion, va conseiller les autoritĂ©s militaires pour concevoir une stĂšle funĂ©raire adaptĂ©e aux attentes des combattants [21]. Il sera Ă©coutĂ© et, trĂšs vite, ce modĂšle-rĂ©fĂ©rence sera envoyĂ© aux commandements au front ou dans les hĂŽpitaux. Afin de suivre les combattants et de faire en sorte qu’ils restent fidĂšles Ă  la France », des imams sont envoyĂ©s au front dĂšs le mois de juin 1915, et une mosquĂ©e est construite Ă  Bachet prĂšs de Tarascon. Par la suite, les lieux de culte se multiplient, Ă  l’image de la mosquĂ©e du jardin colonial de Nogent-sur-Marne oĂč est installĂ© un hĂŽpital pour les blessĂ©s musulmans [22].16Tout au long du conflit, cette prĂ©occupation Ă  l’égard des prĂ©ceptes religieux est toujours prĂ©sente et sur le rythme croissant de la propagande allemande. Les autoritĂ©s françaises saisissent rĂ©guliĂšrement aussi bien au front qu’au Maghreb des tracts, ouvrages et brochures de propagande souvent Ă©ditĂ©s en Suisse, en Allemagne ou dans l’Empire ottoman, notamment pour soutenir le ComitĂ© d’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie-Tunisie. Certains propagandistes sont mĂȘme cĂ©lĂšbres, comme Boukabouya, qui Ă©crit sous le nom de lieutenant El Hadj Abdallah et qui diffuse plusieurs ouvrages et revues particuliĂšrement visĂ©es par les saisies comme la Revue du Maghreb ou le Bulletin de la SociĂ©tĂ© pour le progrĂšs de l’islam de l’Office musulman Français comprennent vite l’importance de disposer d’une contre-propagande efficace face Ă  cette offensive propagandiste pan-islamiste. Ils mettent en place une presse capable de s’adresser aux MaghrĂ©bins en s’appuyant sur des Syriens comme l’écrivain libano-amĂ©ricain Amin al-Rihani et des Turcs prĂ©sents en France. Ils vont tout d’abord lancer L’Avenir Al Mustakbal. Mais des animateurs de la revue, comme Rachid Matran, Choukri Ghanem ou Georges SamnĂ©, proches des partis syriens et pro-chrĂ©tiens, ne sont pas en phase avec les prĂ©occupations du lectorat maghrĂ©bin. Cet Ă©chec va conduire les autoritĂ©s françaises Ă  crĂ©er Panorama, une nouvelle revue grand format et trĂšs bien illustrĂ©e qui sera diffusĂ©e Ă  plus de 50 000 exemplaires jusqu’en mĂȘme temps, le quai d’Orsay et Si Kaddour Ben Ghabrit, haut fonctionnaire et futur fondateur de la Grande MosquĂ©e de Paris, soutiennent la sociĂ©tĂ© des Habous destinĂ©e Ă  aider les pĂšlerins musulmans originaires de l’empire colonial. Pour maintenir la pression sur le recrutement et convaincre l’opinion au Maghreb, les autoritĂ©s françaises insistent d’ailleurs sur la prise en compte des contraintes liĂ©es Ă  l’islam dans les mesures destinĂ©es aux combattants musulmans. Originaire de Sidi Bel AbbĂšs, Si Kaddour Ben Ghabrit est le pivot de cette politique, Ă  l’aune de son expĂ©rience de diplomate et d’attachĂ© au protectorat au Maroc, en liaison avec Pierre de Margerie du quai d’Orsay. Au-delĂ  des premiĂšres mesures, les autoritĂ©s militaires Ă©ditent des manuels de recettes ou d’arabe et organisent rĂ©guliĂšrement des fĂȘtes pour distraire les combattants. C’est lors de ces fĂȘtes que l’on voit des danseuses » se donner en spectacle mais en rĂ©alitĂ©, sorte de cache-misĂšre, ce sont bien souvent des soldats dĂ©guisĂ©s en femmes...19On le voit, autour de ces combattants s’organise tout un systĂšme qui les rĂ©duit le plus souvent Ă  des musulmans. En mĂȘme temps, on cherche Ă  prĂ©server l’ordre colonial et Ă  rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes des populations locales. Les coloniaux sont soumis Ă  une entreprise de sĂ©grĂ©gation qui vise Ă  Ă©viter toute “contamination” des mƓurs le front et en images20DĂšs le printemps 1915, aprĂšs une formation plus qualitative et une meilleure prĂ©paration, les troupes maghrĂ©bines sont envoyĂ©es en Champagne et sur l’Yser. Au combat, leur rĂ©putation est immĂ©diate. Ils sont trĂšs vite considĂ©rĂ©s comme des combattants hors norme » et les Marocains du 2e RĂ©giment mixte de zouaves et de tirailleurs sont surnommĂ©s par les Allemands les hirondelles de la mort ».21Mais face aux rigueurs de l’hiver 1915, les bataillons des troupes coloniales perdent leur nouvel Ă©lan [23]. Maladies pulmonaires, tuberculose, dĂ©labrement physique et gelures conduisent le commandement Ă  relever les Subsahariens pour les installer dans d’immenses camps créés pour eux dans les rĂ©gions de Bordeaux et de FrĂ©jus, ainsi qu’une partie des MaghrĂ©bins qu’il convient de “protĂ©ger” des nouvelles conditions du front. À l’arriĂšre, ils sont toujours sous surveillance. Un nouvel arrĂȘtĂ© d’octobre 1915 rĂ©glemente les horaires d’ouverture, selon l’origine, des Ă©tablissements et dĂ©bits de boissons. Ainsi, les indigĂšnes n’y auront accĂšs que le mardi et le jeudi ; le dimanche et les jours fĂ©riĂ©s, les EuropĂ©ens pourront consommer de 11 heures Ă  20 heures, alors que les indigĂšnes ne pourront le faire que de 14 heures Ă  20 heures [24].22Sur de nombreux fronts, leur prĂ©sence va ĂȘtre dĂ©terminante, comme Ă  Verdun ou lors des derniers jours de fĂ©vrier 1916, oĂč les zouaves et tirailleurs de la 37e Division d’infanterie essuient de lourdes pertes lors des contre-attaques. Ce sont eux qui bloquent les Allemands sur la rive droite de la Meuse. Ce sont encore eux que l’on remarque sur le Chemin des Dames [25], notamment le 1er RĂ©giment de tirailleurs algĂ©riens, les 1er et 11e rĂ©giments de zouaves ainsi que le RĂ©giment d’infanterie coloniale du Maroc [26]. En parallĂšle, s’impose dans la grande presse une autre image qui leur nuit, prĂ©cise Marion Perceval, les zou-zou [surnom infantilisant, diminutif de “zouave”] qui jouent, boivent et draguent les quelques femmes qui s’aventurent dans le camp » [27]. De toute Ă©vidence, au contact de ces troupes, l’image des MaghrĂ©bins chez les mĂ©tropolitains change en profondeur Ce n’étaient plus des palais semblables Ă  celui de Mustapha et des Mille et une nuits, ce n’était plus un Ă©mir, ni mĂȘme le marĂ©chal des logis MarZouk en uniforme de parade que l’on voyait, mais une masse d’hommes pauvres, dĂ©racinĂ©s, Ă©trangers au climat, aux rues, Ă  la langue, aux coutumes » [28].23Face Ă  la demande croissante de combattants, au Maghreb l’opinion rĂ©agit. Dans le Constantinois, par exemple, les rĂ©voltes contre la mobilisation s’intensifient Ă  partir de 1916, lorsque les autoritĂ©s dĂ©cident d’incorporer la classe 1917. Sur les places publiques et les marchĂ©s [29], on annonce la venue prochaine des Turcs accompagnĂ©s d’un Mahdi ou sauveur de l’islam, en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la grande rĂ©volte de 1871, pour convaincre les populations de refuser l’incorporation. De nombreux sabotages ont lieu, mais aussi des assassinats d’EuropĂ©ens et de notables pro-Français. La rĂ©volte connaĂźt son acmĂ© au dernier trimestre de 1916 avec l’insurrection des ChaouĂŻas de l’AurĂšs [30]. Les autoritĂ©s mettent du temps Ă  rĂ©agir, mais dĂ©cident d’envoyer plusieurs milliers d’hommes et deux rĂ©giments d’infanterie venus de France, plus de l’artillerie et de l’ rĂ©agir au dĂ©faitisme, au moment de l’offensive Nivelle du Chemin des Dames en avril 1917, les officiers français soulignent l’engagement des MaghrĂ©bins, leur volontarisme, et affirment qu’ils ont un esprit plus offensif que les autres troupes avec lesquelles ils combattent ». La confiance Ă  leur Ă©gard est rĂ©elle, et c’est le plus souvent Ă  eux que fera appel l’état-major pour surveiller les rĂ©giments mĂ©tropolitains peu sĂ»rs ou bien pour anticiper les mutineries. Mais c’est par les images que la propagande officielle va bĂątir une mythologie autour de ces combattants. On retrouve ces soldats maghrĂ©bins sous des formes multiples dans les fonds d’images de la Section photographique de l’armĂ©e spa. Deux grandes campagnes de photographies vont ĂȘtre organisĂ©es, dans l’Oise en 1916 et dans l’Aisne en 1917. Toutes les Ă©tapes de la mobilisation » sont mises en images, de l’enrĂŽlement des conscrits comme en Tunisie avec le tirage au sort en 1916 jusqu’aux champs de bataille Un coin d’AlgĂ©rie dans la vallĂ©e de l’Oise en 1916 [31]. Les revues Sur le vif ou Le Miroir vont promouvoir ces photographies et les croquis sur ces combattants, consacrant des numĂ©ros rĂ©guliers aux troupes les armes se taisent dans une Europe dĂ©vastĂ©e au terme de quatre annĂ©es de guerre, auxquelles s’ajoute la redoutable Ă©pidĂ©mie de grippe espagnole de 1918, le bilan est lourd. Sur un total de 1 400 000 morts et 4 millions de blessĂ©s français, l’empire colonial a payĂ© un lourd tribut. Les troupes marocaines sont, en proportion, les plus touchĂ©es, avec 22 % de pertes dans les effectifs engagĂ©s contre 13 % pour les Tunisiens.26MalgrĂ© une fraternitĂ© d’armes indĂ©niable, les inĂ©galitĂ©s persistent et se gĂ©nĂ©ralisent Ă  la fin du conflit. À fonction et grade Ă©quivalents, un tirailleur perçoit encore la moitiĂ© de la solde d’un mĂ©tropolitain, et les rares indigĂšnes parvenus au grade d’officier ne voient leur carriĂšre progresser qu’avec une extrĂȘme lenteur. Comme l’écrit Elkbir Atouf, si cette pĂ©riode de 1914-1918 reprĂ©sente incontestablement le dĂ©but du va-et-vient qui a largement marquĂ© l’histoire des mouvements migratoires entre la mĂ©tropole française et ses colonies nord-africaines » [32], la RĂ©publique n’a pas posĂ© les bases d’une Ă©galitĂ© entre mĂ©tropolitains et indigĂšnes. C’est d’ailleurs au cours de ces annĂ©es qu’un vocabulaire mĂ©prisant pĂ©nĂštre le langage populaire en France, Ă  l’image des termes “bicot”, “naze”, “bougnoule”, “sidi” ou “arbi” pour les Arabes, “modiste” pour les zouaves Ă  cause de leur uniforme, mais aussi plus imagĂ©s comme “baraka”, “cafard”, “gourbi” ou “barda”, ces termes se fixant dĂ©finitivement dans le langage mĂȘme temps, on voit Ă©merger une nouvelle gĂ©nĂ©ration politique parmi ces travailleurs ou militaires, dont l’émir Khaled, petit-fils d’Abd el-Kader, est le plus parfait exemple. En novembre 1914, il est nommĂ© commandant du Groupe des armĂ©es du Nord. Le gĂ©nĂ©ral Foch souhaite l’utiliser pour remotiver les divisions nord-africaines dans de vĂ©ritables tournĂ©es qui dureront plusieurs mois. Il deviendra, au lendemain de la guerre, un responsable politique majeur [33] et rĂ©clamera une reprĂ©sentation parlementaire pour les AlgĂ©riens en soutenant le mouvement de rĂ©forme des jeunes AlgĂ©riens Nous avons mĂ©ritĂ© cet honneur et la mĂšre patrie considĂ©rera sans doute qu’elle se doit Ă  elle-mĂȘme de nous l’accorder ». Face Ă  son activisme croissant aprĂšs-guerre et Ă  ses demandes Ă©galitaires, les autoritĂ©s françaises vont le contraindre Ă  l’exil en quatre ans de conflits et de sacrifices [34], la popularitĂ© de ces combattants est duale d’une part, ils font peur et sont regardĂ©s avec crainte ; d’autre part, des centaines de cartes postales, photographiques ou illustrĂ©es, de vignettes publicitaires, d’affiches, de unes et de reportages dans la presse, d’objets manufacturĂ©s et de romans popularisent ces valeureux soldats. Le combattant sert Ă  convaincre la nation de ses ressources pour vaincre et surtout Ă  stigmatiser les Allemands des barbares, encore plus sauvages que ceux qu’on leur oppose. En combattant dans notre camp et non comme les Turcs avec les Allemands, celui du bon droit, contre les Boches inhumains », les tirailleurs, spahis, zouaves et goumiers [35] acquiĂšrent un autre et travailleurs29Dans toute la France, travailleurs, agriculteurs, blessĂ©s, convalescents ou jeunes recrues en formation vont, loin du front, marquer de leur prĂ©sence ces annĂ©es de conflit. À Lyon [36] et dans sa pĂ©riphĂ©rie, plus de 70 unitĂ©s hospitaliĂšres sont mises en place, et de nombreux soldats gazĂ©s y seront accueillis. De nombreux carrĂ©s musulmans sont alors autorisĂ©s, comme Ă  La MulatiĂšre, ville situĂ©e Ă  proximitĂ© de Lyon, oĂč plus de 200 personnes seront enterrĂ©es. Les tirailleurs blessĂ©s sont emmenĂ©s dans des hĂŽpitaux oĂč ils reçoivent des soins prodiguĂ©s par les dames de la Croix-Rouge qui sont souvent Ă©paulĂ©es par des officiers interprĂštes. Durant leur convalescence, certains recevront des cours d’agriculture et des cours de français, comme dans les centres sanitaires de Moisselles, de CarriĂšre-sur-Bois et de Nogent-sur-Marne [37]. NĂ©anmoins, par peur des dĂ©sertions, les permissions de convalescence aprĂšs un sĂ©jour Ă  l’hĂŽpital ne peuvent ĂȘtre accordĂ©es qu’à la condition expresse d’ĂȘtre hĂ©bergĂ© par une Ɠuvre, comme la SociĂ©tĂ© du foyer musulman par exemple, oĂč la discipline ressemble Ă  celle de la devient un lieu de passage obligĂ© pour les combattants et les blessĂ©s qui arrivent ou repartent de France. Dans ce contexte, le 23 dĂ©cembre 1916, le procureur de la RĂ©publique Ă©crit au commissaire central La sĂ©curitĂ© publique dans la ville de Marseille, que la rĂ©forme de la police en 1908 avait peu Ă  peu rĂ©tablie, se trouve de nouveau compromise par l’afflux d’une population turbulente venant d’AlgĂ©rie, de Tunisie ou du Maroc et qui semble s’ĂȘtre fixĂ©e aux alentours des grandes usines, dans les faubourgs, mĂȘme au centre de la ville ». La situation est telle que les autoritĂ©s locales et la Chambre de commerce vont imaginer un projet en 1916-1917, la construction d’un “village kabyle” au cƓur de la citĂ© pour contrĂŽler plus efficacement cette population, mais aussi les travailleurs auxquels on fait de plus en plus appel pour compenser le dĂ©part des hommes pour le point de dĂ©part de cette idĂ©e repose sur un double constat la France a besoin de cette main-d’Ɠuvre, mais ces travailleurs ne doivent pas entrer en contact avec les mĂ©tropolitains. Le projet de village se structure autour d’une place centrale dĂ©volue aux bĂątiments symbolisant les fonctions de l’édilitĂ© djemaa, du commerce bazar, boulanger, boucher, cafĂ©, restaurant halal et du religieux mosquĂ©e et logement du muezzin, sans oublier le hammam et ses rĂ©servoirs. Les concepteurs font d’ailleurs appel aux “conseils” d’Étienne Dinet converti depuis peu Ă  l’islam qui fournit en janvier 1917 quelques indications pour la construction d’une mosquĂ©e aussi simple et bon marchĂ© que possible ». Cet incroyable projet va ĂȘtre arrĂȘtĂ© devant ses coĂ»ts prohibitifs, mais la volontĂ© de l’administration de mettre Ă  part » les coloniaux et les MaghrĂ©bins s’installe et deviendra le pivot de la politique d’accueil de ces populations dans les cinq dĂ©cennies fait, la main-d’Ɠuvre coloniale est immĂ©diatement gĂ©rĂ©e » comme spĂ©cifique », et on va revenir sur les libĂ©ralitĂ©s » de l’avant-guerre si en juin 1913 le mouvement migratoire avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de la suppression du permis de voyage obligatoire pour les indigĂšnes », ce qu’avait confirmĂ© la loi du 15 juillet 1914 au nom du loyalisme de nos sujets algĂ©riens », toutes ces mesures sont supprimĂ©es. TrĂšs tĂŽt, plusieurs organismes coordonnent les flux de travailleurs, de maniĂšre trĂšs compartimentĂ©e le Service de la main-d’Ɠuvre Ă©trangĂšre smoe, le Service d’organisation des travailleurs coloniaux sotc créé en 1916 et qui dĂ©pend du ministĂšre de la Guerre, et enfin, l’Office national de la main-d’Ɠuvre agricole, le futur smoa [38]. Globalement, 75 % des personnes recrutĂ©es au Maghreb vont passer par le stoc [39]. Ces travailleurs, du moins ceux qui sont dans le systĂšme officiel, vont bĂ©nĂ©ficier de primes d’embauche, du renouvellement de leur contrat, de la franchise postale pour envoyer leurs lettres, et pour ceux qui tombent malades, les autoritĂ©s prĂ©voient qu’ils seront pris en charge au mĂȘme titre qu’un vite, les conditions contractuelles et financiĂšres ne rĂ©pondent plus aux attentes des populations locales, et de nombreuses rĂ©bellions contre les recrutements sous protection militaire » se succĂšdent dans la rĂ©gion de Tizi-Ouzou, dans les AurĂšs, le Constantinois ou autour de Mascara insurrection des BĂ©ni Chougrane. Dans de nombreuses rĂ©gions, la rĂ©quisition remplace le volontariat comme Ă  Alger, oĂč les autoritĂ©s jouent sur le montant de la prime d’engagement. On dĂ©couvre que ces travailleurs, plus ou moins libres dans leur engagement, sont trĂšs jeunes, que 20 % ont moins de 15 ans et quelques-uns Ă  peine 13 ans, et qu’ils sont souvent malades et vivent dans des conditions sanitaires flux de travailleurs est tel que, Ă  Lyon, on parle dĂ©sormais de trains de Kabyles » remontant de Marseille pour se rendre dans le Nord ou en Île-de-France [40]. En rĂ©gion parisienne, on retrouve des travailleurs dans la capitale du 17e au 20e arrondissement, mais aussi du 12e au 15e arrondissement et dans le 5e et en proche banlieue AsniĂšres, Levallois, Charenton, Pantin, Saint-Denis, Aubervilliers, Montreuil ou Courbevoie [41]. À Marseille, leur prĂ©sence est visible autour de la porte d’Aix, rue des Chapeliers et dans les quartiers les plus pauvres [42]. Partout, des bars, restaurants, hĂŽtels, foyers et Ă©tablissements pour “coloniaux” ouvrent. DĂ©signĂ©s sous le nom de Diar el-Askri ou de cafĂ©s maures, ces lieux interdits aux civils et aux mĂ©tropolitains, avec bien souvent un lieu de priĂšre avec ou non des imans lorsqu’ils sont situĂ©s en province, deviennent des institutions pivots pour commĂ©morer les fĂȘtes religieuses, assurer le respect des rĂšgles alimentaires et des cĂ©rĂ©monies funĂ©raires, mais aussi pour permettre aux combattants et aux travailleurs de garder un lien avec le toute Ă©vidence, et cela dans toutes les rĂ©gions françaises sans exception, cette prĂ©sence “coloniale” va marquer les paysages et les mentalitĂ©s, y compris dans des territoires loin du front. PrĂšs des trois quarts des travailleurs sont installĂ©s dans les rĂ©gions industrielles, c’est-Ă -dire Ă  Paris et dans sa banlieue, dans le Nord, dans l’Est et dans les dĂ©partements du RhĂŽne, de la Loire et des Bouches-du-RhĂŽne [43]. Dans le Gard ils reprĂ©sentent 10 % des ouvriers des entreprises dĂ©diĂ©es Ă  l’effort de guerre, Ă  Marseille et dans sa pĂ©riphĂ©rie ils sont omniprĂ©sents, et dans les Basses-Alpes ils reprĂ©sentent un quart du personnel des usines de guerre. En CĂŽte-d’Or, c’est Ă  partir de 1916 que quelques entreprises mĂ©tallurgiques font appel Ă  des travailleurs algĂ©riens comme les Grandes Tuileries bourguignonnes de Chagny qui recrutent aussi des Tunisiens. En Auvergne, en Aquitaine, en Bretagne ou en Bourgogne, par exemple dans les Forges de Gueugnon, ils sont prĂ©sents dans les industries locales. Sur certains sites, prĂ©cise Gilbert Meynier, lors de la visite mĂ©dicale on constate que plus des trois quarts des travailleurs sont malades [44].36Certaines entreprises construisent des “campements” pour cette nouvelle main-d’Ɠuvre, comme les Compagnies miniĂšres Ă  Montrambert, Saint-Gobain, les usines du RhĂŽne ou Berliet Ă  VĂ©nissieux. D’autres laissent les ouvriers algĂ©riens s’installer dans les taudis de centre-ville, comme Michelin Ă  Clermont-Ferrand ou les ateliers d’obus Ă  VĂ©nissieux qui emploient plus de 1 000 travailleurs maghrĂ©bins en 1918. Dans cette ville, la majoritĂ© s’installe autour de la place du Mazet que les VĂ©nissians surnomment “La MĂ©dina”. Les conditions de vie sont telles que le taux de dĂ©cĂšs parmi les travailleurs coloniaux, et notamment parmi les MaghrĂ©bins, est trĂšs Ă©levĂ©. En 1917, point d’orgue de l’effort de guerre [45], on dĂ©nombre quelque 69 000 AlgĂ©riens, 45 000 Marocains et 18 000 maintenir les taux de recrutement, une propagande active est orchestrĂ©e en 1917 par les autoritĂ©s françaises. Les mauvaises rĂ©coltes annuelles sont Ă  l’origine de l’augmentation du nombre de candidats marocains au recrutement organisĂ© et dirigĂ© depuis Casablanca. Dans ce contexte, l’annĂ©e 1917 bat le record du recrutement, mais l’impact de la pacification » [46], les mauvaises nouvelles qui circulent concernant les soldats marocains mobilisĂ©s produisent un effet politique et social loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable. Au final, les recruteurs atteignent leur objectif avec le soutien du gouvernement gĂ©nĂ©ral en AlgĂ©rie et l’action de Lyautey au prĂ©sence induit un flux migratoire sans prĂ©cĂ©dent vers la mĂ©tropole, mais va aussi bouleverser les Ă©quilibres internes du monde ouvrier. C’est la premiĂšre fois que l’immigration maghrĂ©bine dĂ©couvre en nombre le salariat rĂ©gulier, des mondes urbanisĂ©s, des femmes occidentales, dans un mode de vie militarisĂ© Ă  outrance, ce qui va provoquer une rupture brutale et irrĂ©versible avec l’espace traditionnel [47]. S’ils entrent dans le monde du travail en mĂ©tropole, c’est donc Ă  la marge du monde ouvrier français et, dĂšs 1918, ils en repartent majoritairement sans vĂ©ritablement avoir fait corps avec le monde du travail... alors qu’ils auront Ă©tĂ© plus de 330 000 en France au cours de ces cinq annĂ©es 30 % d’AlgĂ©riens et 25 % de Marocains et de Tunisiens. Durant tout ce temps, l’hostilitĂ© Ă  leur Ă©gard est allĂ©e croissant au fur et Ă  mesure que le conflit hostilitĂ© grandissante Ă  la fin du conflit39Comme partout en France et comme dans la majoritĂ© des journaux, au mĂ©pris de la censure, Le ProgrĂšs, qui s’alarme rĂ©guliĂšrement de la prĂ©sence maghrĂ©bine, dĂ©nonce le 21 juin 1916 le fait qu’il n’y a pas un jour que quelques-uns de ces indigĂšnes ne se signalent par quelque extravagance ou par quelques coups de couteau ». Cette hostilitĂ© croissante atteint son apogĂ©e en 1917 et s’accompagne de rixes entre populations coloniales ». Si la plupart des conflits sont individuels, il se produit aussi parfois de vĂ©ritables Ă©meutes, des mutineries et des mouvements de grĂšve [48].40Au final, le rejet se fixe sur les travailleurs plus que sur les combattants. Les plus visĂ©s par les critiques et par les conflits entre des secteurs du prolĂ©tariat seront les travailleurs marocains. En 1916, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la cgt, LĂ©on Jouhaux, s’inquiĂšte de voir arriver des recrutĂ©s coloniaux dans les usines d’armement, se souvenant Ă  cette occasion des grĂšves marseillaises de 1910 et de l’action des dockers kabyles, comme le prĂ©cise un rapport du gĂ©nĂ©ral Pillot D’un tempĂ©rament violent et impulsif, le Nord-Africain a besoin d’ĂȘtre tenu par une main ferme. Il s’incline volontiers devant la force, mais il reste insensible Ă  la maniĂšre douce qu’il qualifie facilement de faiblesse ».41Peu Ă  peu, une sĂ©paration de type colonial va se diffuser en mĂ©tropole, accentuĂ©e par la “question sexuelle”. En interdisant aux femmes d’accompagner leur Ă©poux et en refusant le recours Ă  une main-d’Ɠuvre coloniale fĂ©minine Ă  l’exception de quelques antillaises, les autoritĂ©s françaises ont favorisĂ© les rapprochements entre ouvriers coloniaux et ouvriĂšres françaises dans les arsenaux et usines travaillant pour l’effort de guerre. Les mĂ©decins s’opposent Ă  ces unions car les hommes qui composent les troupes de couleur AlgĂ©riens, Marocains, SĂ©nĂ©galais, etc. sont tous syphilisĂ©s », affirme doctement le spĂ©cialiste Julien Raspail 1915. MĂȘme les fĂ©ministes s’en mĂȘlent, telle Louise Bodin 1917 au sujet de l’usine CitroĂ«n dans La Voix des femmes On a infligĂ© Ă  ces ouvriĂšres la promiscuitĂ© d’une population masculine Ă©trange, que nous connaissons sous le nom de Sidis... J’ai entendu beaucoup d’ouvriĂšres s’en plaindre et s’en rĂ©volter ».42Ces mouvements d’opinion se succĂšdent et sont vite relayĂ©s par la presse. En mars 1917, Le Figaro dĂ©nonce les travailleurs kabyles qui sur la voirie ne travaillent jamais » et L’ƒuvre publie, sous la plume de Georges de la FouchardiĂšre, l’article Sous l’Ɠil des BerbĂšres Je ne sais pas qui a eu l’idĂ©e de les faire venir Ă  Paris, probablement quelqu’un qui, n’ayant jamais mis le pied aux colonies, se faisait une idĂ©e flatteuse de ces montagnards envisagĂ©s comme travailleurs ». En mai 1917, un travailleur kabyle est agressĂ© Ă  Paris, et les exactions n’auront pas de cesse jusqu’au mois de juillet dans la capitale, avant de rebondir en province, comme au Havre oĂč, le 17 juin, une vĂ©ritable Ă©meute se produit Ă  l’encontre des dockers marocains faisant 15 morts. À Dijon, on assiste Ă  une vĂ©ritable chasse aux Arabes dans les rues de la ville. Au cours de l’étĂ©, c’est Brest qui est touchĂ©e oĂč, le 4 aoĂ»t 1917, les baraquements-bidonvilles des Arabes et des Kabyles sont attaquĂ©s par des dizaines d’ouvriers faisant cinq morts. Bien entendu, la quasi-totalitĂ© de ces affaires ont Ă©tĂ© Ă©touffĂ©es et jamais jugĂ©es par les autoritĂ©s et la la fin de quatre annĂ©es de conflit, le bilan est lourd pour les poilus des colonies » dont les pertes sont comparables Ă  celles des mĂ©tropolitains, mais dont le sacrifice a Ă©tĂ© dĂ©cuplĂ© par un long Ă©loignement de leur pays, un accueil difficile pour beaucoup en France et une hostilitĂ© croissante Ă  leur Ă©gard [49]. Sur les 175 000 Ă  180 000 AlgĂ©riens mobilisĂ©s les recrutĂ©s de 1918 n’ont pas connu le feu ou trĂšs marginalement [50], les 75 000 EuropĂ©ens d’AlgĂ©rie ainsi que les 20 000 des deux protectorats auxquels s’ajoutent 1 000 EuropĂ©ens d’Égypte que l’on retrouve dans des bataillons mixtes, les 40 000 Ă  45 000 Marocains et les 85 000 Tunisiens recrutĂ©s, on compte 80 000 Ă  85 000 combattants tuĂ©s et disparus [51].44En outre, Ă  l’heure de la victoire commune, beaucoup demandent l’égalitĂ© des droits Ă  l’aune du sacrifice de ces combattants qui ont brillĂ© Ă  Verdun, sur la Somme, Ă  la Malmaison ou au Chemin des Dames. Plusieurs personnalitĂ©s vont demander d’ailleurs la naturalisation des combattants originaires des colonies et des protectorats ainsi que celle de leurs familles, et notamment dĂšs 1915 au sein de la Commission aux affaires musulmanes. Charles Gide, par exemple, prĂ©sident de l’Alliance franco-indigĂšne [52], est le principal promoteur de cette revendication, expliquant que l’Empereur de Russie avait accordĂ© des droits de citoyennetĂ© aux Polonais et aux juifs moment charniĂšre est, au-delĂ  de la mĂ©moire combattante, un tournant majeur dans l’histoire de l’immigration maghrĂ©bine en France, tant au niveau quantitatif qu’au travers de la rencontre de deux univers hors du cadre colonial. Pour les ArmĂ©niens, la participation au conflit reprĂ©sente un moment de fiertĂ© et de courte reconnaissance avec l’éphĂ©mĂšre RĂ©publique d’ArmĂ©nie mai 1918-dĂ©cembre 1920. Pour les Turcs, cette histoire s’inscrit dans un conflit frontal avec la France, et elle se traduit par la prĂ©sence de prisonniers dans le sud de la France et notamment en Corse, dans le Gard, l’Aveyron, l’HĂ©rault, le Tarn et l’Aude. Pour ainsi dire, l’histoire de l’immigration moderne commence en ces temps de guerre, comme le constate dĂšs 1931 Norbert Gomar Il a fallu une circonstance extraordinaire, la guerre de 1914-1918, pour apprendre aux AlgĂ©riens, en plus grand nombre, le chemin de la France et pour marquer le dĂ©but de ce qui pourra ĂȘtre appelĂ© un vĂ©ritable courant d’immigration » [53]. Pour Benjamin Stora et Émile Temime, cette pĂ©riode correspond pour le Maghreb Ă  une vĂ©ritable migration de masse » [54], confirmant aussi que c’est Ă  l’armĂ©e que les AlgĂ©riens deviennent des Français musulmans » structurant une fracture dĂ©finitive entre deux citoyennetĂ©s, mĂȘme si l’ordre militaire, constate Jacques Simon, fut en dĂ©finitive plus Ă©galitaire que l’ordre colonial » [55].46L’expĂ©rience va prendre fin au moment de la victoire, aprĂšs laquelle en quelques mois une majoritĂ© de travailleurs sont rapatriĂ©s aux cĂŽtĂ©s des combattants. Pour le Maghreb, il s’agit de rĂ©cupĂ©rer cette main-d’Ɠuvre au plus vite, et pour les autoritĂ©s françaises il faut mettre fin Ă  une expĂ©rience qui a “trop durĂ©â€ et faire place aux combattants revenant du front. Ce rapatriement de masse — au total, ce sont entre 500 000 Ă  600 000 hommes qui sont venus en France dont une majoritĂ© d’AlgĂ©riens — va se faire dans des conditions anarchiques, avec beaucoup de travailleurs qui Ă©chappent aux autoritĂ©s et veulent rester en France. Il faudra progressivement interdire les prolongements de contrats et, Ă  partir de 1919, comme le recommande Georges Clemenceau, tous les travailleurs prĂ©sents au dĂ©pĂŽt de Marseille seront obligatoirement rapatriĂ©s en Afrique du page se tourne, la guerre s’éloigne, les droits attendus et l’égalitĂ© annoncĂ©e s’effacent derriĂšre les enjeux du CongrĂšs de Versailles de 1919, mais la minoritĂ© de travailleurs et de combattants qui reste en mĂ©tropole constitue les fondations de l’immigration qui se dĂ©veloppe dans la pĂ©riode suivante de l’entre-deux-guerres. Notes [*] Historien, Laboratoire UnitĂ© de recherche Migrations et sociĂ©tĂ© urmis, UniversitĂ© de Nice Sophia-Antipolis et UniversitĂ© Paris VII Diderot. [**] Historienne, membre associĂ©e au laboratoire UnitĂ© de recherche Migrations et sociĂ©tĂ© urmis, directrice gĂ©nĂ©rale de PangĂ©e network. [***] Historien, chercheur au laboratoire Communication et Politique, cnrs, co-directeur du groupe de recherche achac colonisation, immigration, post-colonialisme.Notre contribution est une version revue, corrigĂ©e et augmentĂ©e pour le prĂ©sent dossier de “1914-1918 l’appel aux colonies, l’appel aux travailleurs”, chapitre 4 de l’ouvrage de BLANCHARD, Pascal ; YAHI, NaĂŻma ; GASTAUT, Yvan ; BANCEL, Nicolas sous la direction de, avec le concours de LE NAOUR, Jean-Yves ; DEROO, Éric, La France arabo-orientale treize siĂšcles de prĂ©sences. Du Maghreb, de la Turquie, d’Égypte, du Moyen-Orient & du Proche-Orient, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2013, pp. 105-135. [1] Tirailleurs algĂ©riens. [2] Soldats des corps de cavalerie de l’armĂ©e d’Afrique créés par l’armĂ©e française. [3] FRÉMEAUX, Jacques, “Les contingents impĂ©riaux au cƓur de la guerre ” Histoire, Économie et SociĂ©tĂ©, vol. 23, n° 23-2, 2004, pp. 215-233. [4] Cf. JAMES, Elisabeth, “AlgĂ©riens, Marocains et Tunisiens de 1914 Ă  1920”, in BARZMAN, John ; SAUNIER, Éric sous la direction de, Migrants dans une ville portuaire Le Havre XVIe-XXIe siĂšcles, Le Havre Publications des UniversitĂ©s de Rouen et du Havre, 2005, 240 p. [5] Cf. FLEISCHER, Alain ; MÖNCH, Winfried ; DEVOS, Emmanuelle ; PASTRE, BĂ©atrice de ; DEGAND, HervĂ©, Couleurs de guerre autochromes 1914-1918, Reims & la Marne, Paris Éditions du patrimoine – Monum, 2006, 116 p. [6] Cf. MICHEL, Marc, Les Africains et la Grande Guerre l’appel Ă  l’Afrique, 1914-1918, Paris Éd. Karthala, 2003, 302 p. [7] Cf. RECHAM, Belkacem, “Les musulmans dans l’armĂ©e française 1900-1945”, in ARKOUN, Mohamed sous la direction de, Histoire de l’Islam et des musulmans en France, Paris Éd. Albin Michel, 2006, pp. 742-761 ; RECHAM, Belkacem, Les musulmans algĂ©riens dans l’armĂ©e française, 1919-1945, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 327 p. [8] Infanterie lĂ©gĂšre de l’armĂ©e d’Afrique. [9] Cf. DEROO, Éric ; CHAMPEAUX, Antoine, La Force noire gloire et infortunes d’une lĂ©gende coloniale, Paris Éd. Tallandier, 2006, 223 p. [10] Cf. RIVET, Daniel, Lyautey et l’institution du protectorat français au Maroc 1912-1925, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 3 vol., 267 p., 297 p. et 357 p. [11] Cf. RAY, Joanny, Les Marocains en France, Paris Librairie du Recueil Sirey, 1938, 406 p. ; DEVILLARS, Pierre, “L’immigration marocaine en France”, Les Cahiers Nord-Africains, n° 37, fĂ©vrier 1954, 62 p. [12] Cf. JUIN, Alphonse marĂ©chal, La Brigade marocaine Ă  la bataille de la Marne 30 aoĂ»t au 17 septembre 1914. Guide des champs de bataille de l’Ourcq, Paris Presses de la CitĂ©, 1964, 168 p. [13] Cf. DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, Tunis CÉRÈS Éditions, 2005, 173 p. [14] ARNOULET, François, “Les Tunisiens et la PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918”, Revue de l’Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 38, 1984, pp. 47-61. [15] Cf. BOUCHÈNE, Abderrahmane ; PEYROULOU, Jean-Pierre ; TENGOUR, Ouanassa Siari ; THÉNAULT, Sylvie sous la direction de, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale 1830-1962, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2012, 717 p. [16] Cf. SIMON, Jacques sous la direction de, AlgĂ©riens et Français, mĂ©lange des histoires, Paris Éd. L’Harmattan, 2004, 157 p. [17] COMPÈRE-MOREL, Thomas, MĂ©moires d’outre-mer les colonies et la PremiĂšre Guerre mondiale, exposition du 3 juin au 20 octobre 1996, PĂ©ronne Historial de la Grande Guerre, 1996, 111 p. [18] Cf. STORA, Benjamin, Histoire de l’AlgĂ©rie coloniale, 1830-1954, Paris Éd. La DĂ©couverte, 1991, 126 p. [19] DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, op. cit. [20] ARNOULET, François, “Les Tunisiens et la PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918”, Revue de l’Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 38, 1984, pp. 47-61. [21] Cf. POUILLON, François, Les deux vies d’Étienne Dinet, peintre en islam, Paris Éd. Balland, 1997, 312 p. [22] Cf. LE PAUTREMAT, Pascal, La politique musulmane de la France au XXe siĂšcle de l’Hexagone aux terres d’islam. Espoirs, rĂ©ussites, Ă©checs, Paris Éd. Maisonneuve et Larose, 2003, 565 p. [23] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, “Les contingents impĂ©riaux au cƓur de la guerre”, art. citĂ©. [24] Cf. ANDURAIN, Julie d’, “La MĂ©diterranĂ©e orientale durant la Grande Guerre, nouvel enjeu entre la France et la Grande-Bretagne”, Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, n° 81, 2010, pp. 25-44. [25] Le Chemin des Dames, ainsi baptisĂ© au xviiie siĂšcle, est une route situĂ©e entre Laon et Soissons Aisne qui a Ă©tĂ© le théùtre de violents combats durant la PremiĂšre Guerre mondiale, en aoĂ»t-septembre 1914 premiĂšre bataille de l’Aisne, en avril-juin 1917 offensive Nivelle et en mai-aoĂ»t 1918 troisiĂšme bataille de l’Aisne. [26] Cf. BEKRAOUI, Mohamed, “Les soldats marocains dans la bataille de Verdun”, Guerres mondiales et Conflits contemporains, n° 182, 1996, pp. 39-44. [27] Cf. PERCEVAL, Marion, “Pour une iconographie des soldats maghrĂ©bins pendant la PremiĂšre Guerre mondiale”, Migrance, n° 38, second semestre 2011, dossier Les soldats maghrĂ©bins dans l’armĂ©e française XIXe-XXe siĂšcle, pp. 53-58. [28] VIDELIER, Philippe, L’AlgĂ©rie Ă  Lyon une mĂ©moire centenaire, suivi de DAENINCKX, Didier, Les chiens et les lions nouvelle inĂ©dite, Lyon BibliothĂšque municipale de Lyon, 2003, 101 p. [29] Cf. MEYNIER, Gilbert, L’AlgĂ©rie rĂ©vĂ©lĂ©e la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siĂšcle, GenĂšve Librairie Droz, 1981, 793 p. [30] Cf. MEYNIER, Gilbert, “Les AlgĂ©riens et la guerre de 1914-1918”, in BOUCHÈNE, Abderrahmane ; PEYROULOU, Jean-Pierre ; TENGOUR, Ouanassa Siari ; THÉNAULT, Sylvie sous la direction de, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale 1830-1962, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2012, pp. 229-234. [31] Cf. PERCEVAL, Marion, “Pour une iconographie des soldats maghrĂ©bins pendant la PremiĂšre Guerre mondiale”, art. citĂ©. [32] ATOUF, Elkbir, Les Marocains en France de 1910 Ă  1965 l’histoire d’une immigration programmĂ©e, thĂšse de doctorat en histoire, UniversitĂ© de Perpignan, 2002, 579 p. [33] Cf. RECHAM, Belkacem, Les Musulmans algĂ©riens dans l’armĂ©e française, 1919-1945, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 327 p. [34] Cf. DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, op. cit. [35] Infanterie lĂ©gĂšre marocaine de l’armĂ©e d’Afrique. [36] Cf. BANCEL, Nicolas ; BENCHARIF, LĂ©la ; BLANCHARD, Pascal sous la direction de, Lyon, capitale des outre-mers immigration des Suds & culture coloniale en RhĂŽne-Alpes & Auvergne, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2007, 239 p. ; VIDELIER, Philippe, L’AlgĂ©rie Ă  Lyon une mĂ©moire centenaire, op. cit. ; VIDELIER, Philippe, Destin collectif et itinĂ©raires individuels de deux immigrations Italiens et AlgĂ©riens dans la rĂ©gion lyonnaise de la Grande Guerre aux annĂ©es cinquante, Lyon Mission Recherche ExpĂ©rimentation MIRE, 1988, 286 p. [37] Cf. LEVÊQUE, Isabelle ; PINON, Dominique ; GRIFFON, Michel, Le jardin d’agronomie tropicale de l’agriculture coloniale au dĂ©veloppement durable, Arles Éd. Actes Sud ; Montpellier CIRAD, 2005, 179 p. [38] Cf. HAMED-TOUATI, M’Barka, Immigration maghrĂ©bine et activitĂ©s politiques en France de la PremiĂšre Guerre Ă  la veille du Front populaire, thĂšse en sciences humaines et sociales, UniversitĂ© de Tunis I, 1994, 333 p. [39] Cf. GENTY, Jean-RenĂ©, Des AlgĂ©riens dans la rĂ©gion du Nord de la catastrophe de CourriĂšres Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. L’Harmattan, 2005, 207 p. ; GENTY, Jean-RenĂ©, L’immigration algĂ©rienne dans le Nord-Pas-de-Calais, 1909-1962, Paris Éd. L’Harmattan, 1999, 309 p. [40] Cf. MASSARD-GUILBAUD, GeneviĂšve, Des AlgĂ©riens Ă  Lyon de la Grande Guerre au Front populaire, Paris CIEMI – Éd. L’Harmattan, 1995, 544 p. [41] Cf. BLANCHARD, Pascal ; DEROO, Éric ; EL YAZAMI, Driss ; FOURNIÉ, Pierre ; MANCERON, Gilles, Le Paris arabe deux siĂšcles de prĂ©sence des Orientaux et des MaghrĂ©bins, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2003, 247 p. [42] Cf. BLANCHARD, Pascal ; BOETSCH, Gilles sous la direction de, Marseille, Porte Sud un siĂšcle d’histoire coloniale et d’immigration, Paris Éd. La DĂ©couverte ; Marseille Éd. Jeanne Laffitte, 2005, 239 p. [43] Cf. DESPOIS, Jean, “L’émigration des travailleurs algĂ©riens en France”, Annales de GĂ©ographie, vol. 61, n° 323, 1952, pp. 77-79. [44] Cf. MEYNIER, Gilbert, L’AlgĂ©rie rĂ©vĂ©lĂ©e la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siĂšcle, GenĂšve Librairie Droz, 1981, 793 p. [45] Cf. COMPÈRE-MOREL, Thomas, MĂ©moires d’outre-mer les colonies et la PremiĂšre Guerre mondiale, op. cit. [46] RIVET, Daniel, Lyautey et l’institution du protectorat français au Maroc 1912-1925, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 3 vol., 267 p., 297 p. et 357 p. [47] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, Les colonies dans la Grande Guerre combats et Ă©preuves des peuples d’outre-mer, Paris 14-18 Éditions, 2006, 393 p. [48] Cf. STOVALL, Tyler, “The color line behind the lines racial violence in France during the Great War”, American Historical Review, n° 3-103, June 1998, pp. 737-769. [49] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, “L’armĂ©e oubliĂ©e les troupes d’Afrique du Nord et la libĂ©ration de la France”, ArmĂ©es d’aujourd’hui, n° 190, mai 1994, pp. 168-173. [50] Cf. SIMON, Jacques sous la direction de, L’immigration algĂ©rienne en France des origines Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. Paris-MĂ©diterranĂ©e, 2000, 411 p. [51] Cf. AUDOIN-ROUZEAU, StĂ©phane ; BECKER, Jean-Jacques sous la direction de, EncyclopĂ©die de la Grande Guerre, 1914-1918 histoire et culture, Paris Éd. Bayard, 2004, 1 342 p. [52] Cf. LE PAUTREMAT, Pascal, La politique musulmane de la France au XXe siĂšcle de l’Hexagone aux terres d’islam. Espoirs, rĂ©ussites, Ă©checs, op. cit. [53] GOMAR, Norbert, L’émigration algĂ©rienne en France, thĂšse de droit, Reims Les Presses modernes, 1931, 151 p. [54] STORA, Benjamin ; TEMIME, Émile, “L’immigration algĂ©rienne”, in GERVEREAU, Laurent ; MILZA, Pierre ; TEMIME, Émile sous la direction de, Toute la France histoire de l’immigration en France au XXe siĂšcle, Paris Éd. Somogy, 1998, pp. 124-133. [55] SIMON, Jacques sous la direction de, L’immigration algĂ©rienne en France des origines Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. Paris-MĂ©diterranĂ©e, 2000, 411 p. LP0Na.
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