Winnieet la Grande Guerre | Lindsay Mattick, Josh Greenhut | Vous connaissez Winnie l’Ourson ? SĂ»rement. Mais vous saviez qu’il avait vraiment existĂ© ? Et qu’il avait une histoire extraordinaire ? Il y a un siĂšcle, dans les forĂȘts du Canada, une petite oursonne est sĂ©parĂ©e de sa mĂšre et capturĂ©e par un trappeur. Un jeune lieutenant vĂ©tĂ©rinaire, Harry Colebourn, se prend d Cet article date de plus de trois ans. PubliĂ© le 07/11/2018 1621 Mis Ă  jour le 07/11/2018 1750 DurĂ©e de la vidĂ©o 3 min. Article rĂ©digĂ© par Estelle Colin, en plateau, raconte le destin de Fernand, un soldat de la Grande Guerre revenu vivant, mais marquĂ© Ă  jamais par ce qu'il a vĂ©cu. Revenir du front complĂštement traumatisĂ©. C'est une histoire de poilu qui est revenue Ă  de nombreuses reprises dans les rĂ©ponses Ă  notre appel Ă  tĂ©moignages sur les consĂ©quences de la Grande Guerre. C'est plus particuliĂšrement celle de Fernand, Ă©prouvĂ© par ce qu'il a vu pendant le conflit. D'Amiens Ă  Belfort, il a participĂ© Ă  tous les combats. Au printemps 1914, Fernand a 30 ans et part Ă  la guerre au lieu de se marier avec sa fiancĂ©e, Marthe. Il consigne sa vie sur un petit agenda. "Des mots dĂ©nuĂ©s d'Ă©motion, ça tient plus du compte-rendu que du rĂ©cit", explique la journaliste Estelle Colin. En 1984, Ă  100 ans, il raconte en vidĂ©o "Il y avait des bombardements de la part des Français et de la part des Allemands. C'Ă©tait du feu, du feu partout. Finalement, je n'y ai rien compris". Il s'est bien mariĂ© avec Marthe, Ă  son retour du front, comme prĂ©vu. "Mais son Ă©pouse n'a jamais retrouvĂ© l'homme qu'elle avait connu avant-guerre", prĂ©cise la journaliste. "Fernand ne manifestait plus ses sentiments, il Ă©tait bien incapable de dire tout simplement je t'aime. Ses nuits Ă©taient compliquĂ©es, des cris Ă©touffĂ©s, des larmes qui coulaient ou des chants patriotiques entonnĂ©s en plein sommeil". Fernand Ă©tait le grand-pĂšre de Martine Laroche-Joubert, journaliste et grand reporter de guerre Ă  France 2 qui a couvert de nombreux conflits armĂ©s depuis 40 ans. "Lorsque j'entends des tirs et des bombardements, dit-elle, cela me semble familier, c'Ă©tait mon destin, c'Ă©tait le destin de mon grand-pĂšre". LeCasque d'Opapi. FERNAND LÉGER. Elschner GĂ©raldine, Sochard Fred. Le voilĂ  maintenant chez moi, ce casque, tout rouillĂ© par le temps, tout noirci par la terre dans laquelle il a dormi si longtemps. Je plantais un petit chĂȘne dans la prairie lorsque ma pelle l’a rĂ©veillĂ© ce matin. C’était un casque, un vieux casque de soldat de
PubliĂ© le 25/10/2013 Ă  0700, Mis Ă  jour le 25/10/2013 Ă  1758 Carnets, lettres, mĂ©dailles, les Poilus revivent Ă  travers leurs objets familiers. DR La grande collecte de souvenirs de 1914-1918 commence en France le 9 novembre et durera une semaine. Elle s'annonce soldat Kurt Geiler, fervent chrĂ©tien, portait toujours une bible sur lui. En 1917, dans une tranchĂ©e du nord-est de la France, son livre reliĂ© de cuir marron lui a sauvĂ© la vie. Alors qu'il dormait, des obus commencĂšrent Ă  pleuvoir. Sous sa tĂȘte, un grand Ă©clat d'obus de 4 centimĂštres avait dĂ©chirĂ© la bible. Il Ă©tait passĂ© au travers, mais pas complĂštement. Mon pĂšre resta en vie», a racontĂ© son fils Gottfried Geiler. RestĂ© comme un objet mythique dans cette famille, l'exemplaire reliĂ© cuir, dans lequel l'Ă©clat est encore incrustĂ©, est apparu lors de la grande collecte d'objets liĂ©s Ă  la guerre de 14-18, organisĂ©e en Allemagne en trois ans dans toute l'Europe, une immense campagne de rĂ©cupĂ©ration d'objets et d'archives personnels liĂ©s Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale est en cours. Elle aura lieu entre le 9 et le 16 novembre en France. DĂ©jĂ  souvenirs et photos ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s dans dix pays, sous l'Ă©gide d'Europeana, une bibliothĂšque numĂ©rique de l'arriĂšre-frontLa famille Peiffer-Weber devant les dĂ©bris de leur maison, Ă  Reims, en 1918. Au milieu, assises sur les dĂ©bris, Mme Peiffer et ses deux filles, Juliette et Elisa, qui ont confiĂ© cette image Ă  Europeana. Europeana 1914-1918La France a dĂ©cidĂ© de prendre largement part Ă  ce mouvement, au moment oĂč l'Europe et le monde s'apprĂȘtent Ă  commĂ©morer avec force la Grande Guerre. Soixante-dix points d'accueil, des services dĂ©partementaux d'archives et des bibliothĂšques municipales, principalement, vont ouvrir pendant une semaine, attendant de pied ferme les familles et leurs trĂ©sors. Uniformes de poilus, lettres, cartes postales et objets intimes sont les ces archives seront photographiĂ©es, numĂ©risĂ©es, puis mises en ligne pour ĂȘtre enfin rendues Ă  leurs propriĂ©taires. Nous possĂ©dons beaucoup de documents officiels ou liĂ©s Ă  l'histoire militaire. Les familles, elles, possĂšdent des lettres, des dessins, des carnets de poilus, des journaux intimes, des photos» , explique HervĂ© Lemoine, directeur des Archives de France. Ce qui veut dire qu'elles ont, entre autres, l'histoire de l'arriĂšre-front.»La Somme en premiĂšre ligneLa sale guerre a Ă©tĂ© longue et a laissĂ© des traces dans tous les foyers français. Si les survivants sont rares - il ne reste aucun poilu en vie -, la pĂ©riode a marquĂ© durablement les gĂ©nĂ©rations. Dans toutes les familles, il y a au moins une histoire ou un mythe liĂ© Ă  14-18. Dans l'est ou le nord de France, il n'est pas rare de trouver des Ă©clats d'obus dans les champs. Dans la Somme, rĂ©gion meurtrie par le conflit, la collecte a dĂ©jĂ  dĂ©marrĂ©. Elle a portĂ© ses fruits, laissant augurer un engouement français pour la familles ont notamment apportĂ© des cartes postales d'enfants envoyĂ©es Ă  leur pĂšre, pleines de dĂ©licatesse et de patriotisme. Ou encore des lettres dramatiques Ă©crites par des poilus. 5 dĂ©cembre 1917 
. Il fait depuis deux jours un froid terrible - 10, - 12 degrĂ©s, l'eau gĂšle et fait sauter les radiateurs, nous sommes dans un grenier au-dessus d'une grange sous les tuiles, trĂšs froid, je ne puis tenir une plume ni une aiguille», raconte RenĂ© Hardy, soldat du 85e rĂ©giment d'artillerie, alors qu'il se trouve dans l' terme, tous les matĂ©riaux serviront aux historiens et Ă  la recherche ou encore aux scolaires. La collecte aboutira Ă  l'Ă©criture d'une page d'histoire europĂ©enne», explique Bruno Racine, prĂ©sident de la BnF et du site Europeana. Car ce que montrent les documents privĂ©s, c'est une expĂ©rience humaine commune qui va bien au-delĂ  des propagandes nationales.»Collecte mode d'emploiDĂ©nicher des archives familiales, authentiques et originales, voilĂ  le but de cette rĂ©colte organisĂ©e par la Mission du Centenaire. Un numĂ©ro de L'Illustration, journal tirĂ© Ă  des centaines d'exemplaires, dĂ©jĂ  conservĂ© dans les bibliothĂšques publiques, n'entre pas, par exemple, dans ce cadre. Les personnes souhaitant donner ou dĂ©poser des souvenirs peuvent contacter les institutions spĂ©cialisĂ©es comme le MusĂ©e de l'armĂ©e Ă  Paris, l'Historial de la Grande Guerre Ă  PĂ©ronne Somme ou le MusĂ©e de la Grande Guerre de Meaux Seine-et-Marne. Les services d'archives dĂ©partementales et les bibliothĂšques municipales sont Ă©galement habilitĂ©s Ă  recevoir en don ou en dĂ©pĂŽt les archives privĂ©es. Les objets seront soit mis en dĂ©pĂŽt, soit numĂ©risĂ©s, puis rendus Ă  la famille. Ils ne sont pas achetĂ©s. Les Archives se rĂ©servent cependant le droit de refuser certains objets.
FernandHenri Chavannes est un aviateur français, as de l'aviation pendant la PremiÚre Guerre mondiale, né le 16 avril 1897 à Paris 16 e et mort le 5 octobre 1985 à Chùtenay-Malabry [1].On ne doit pas le confondre avec le dramaturge Fernand Chavannes (1868-1936). C'est un sous-lieutenant de l'armée de l'air française qui a obtenu sept victoires aériennes pendant la
1Lors de la dĂ©claration de guerre, Hans Rodewald avait 23 ans ; commis dans un commerce, il Ă©tait fiancĂ© Ă  la fille de son employeur. Antoine Bieisse, Ă  peine plus jeune, avait fait des Ă©tudes Ă  peu prĂšs de mĂȘme niveau ; cĂ©libataire, il accomplissait son service militaire Ă  faible distance du domicile de ses parents. Plus ĂągĂ© 29 ans, Fernand Tailhades Ă©tait mariĂ© et avait une petite fille ; travailleur manuel, il avait dĂ©butĂ© comme ouvrier et Ă©tait devenu contremaĂźtre. Un Allemand, deux Français ; des responsabilitĂ©s familiales, des diplĂŽmes, des mĂ©tiers diffĂ©rents. Mais trois combattants de l’infanterie, blessĂ©s, capturĂ©s, soignĂ©s par l’ennemi. 2Le 9 septembre 1914, quand la contre-offensive sur la Marne fait tomber Hans entre les mains des Français, Antoine se trouve dĂ©jĂ  Ă  l’hĂŽpital d’Ingolstadt, car il a Ă©tĂ© pris le 25 aoĂ»t. Quant Ă  Fernand, son rĂ©giment entreprend, depuis Belfort, une longue marche Ă  travers les Vosges, du sud vers le nord, pour aller combattre du cĂŽtĂ© du Violu. 3Avant de donner le texte des carnets rĂ©digĂ©s par les deux combattants français, simples soldats, il est nĂ©cessaire d’essayer de mieux connaĂźtre ces derniers, tous deux des MĂ©ridionaux, toujours soucieux de rencontrer quelqu’un “du pays”, de chanter quelque chanson “du pays”. ANTOINE BIEISSE 4Antoine Bieisse Ă©tait le plus jeune des trois auteurs il avait huit ans de moins que Fernand Tailhades, deux ans de moins que Hans Rodewald. Son grand-pĂšre maternel, Baptiste Dimur, fut le dernier meunier du moulin du Pech, aujourd’hui appelĂ© moulin de Cugarel, qui domine Castelnaudary Aude de sa tour de pierre et de ses ailes restaurĂ©es. Lors de la naissance d’Antoine Bieisse, le 27 septembre 1893, dans la rue des Moulins, son pĂšre Ă©tait brigadier d’octroi. Il allait devenir percepteur de la bourgade de Saint-Papoul, situĂ©e Ă  seulement 7 Ă  8 kilomĂštres de Castelnaudary. Ajoutons encore que, dans sa jeunesse, Antoine Ă©crivait son nom de famille sous la forme erronĂ©e “Biesse”, car l’orthographe correcte, “Bieisse”, s’était perdue. Il la retrouva par la suite, et nous ne pouvons que l’adopter aussi. 5Fils d’un petit fonctionnaire, Antoine dĂ©passa le niveau de l’école primaire et suivit les enseignements du collĂšge de Castelnaudary. Il pratiqua le rugby. On le voit sur une photo du Quinze Avenir Castelnaudarien, saison 1912-1913. Le recrutement militaire Ă©tant rĂ©gional, il put faire le service Ă  Castelnaudary mĂȘme, au 143e rĂ©giment d’infanterie, oĂč il fut appelĂ© en 1913. 6Tandis que Fernand Tailhades, rĂ©serviste mobilisĂ© en aoĂ»t 1914, allait rejoindre le rĂ©giment de rĂ©serve du 143e le 343e, Antoine Bieisse Ă©tait dĂ©jĂ  sous les drapeaux et appartenait Ă  l’active. Le 143e dĂ©barqua en Lorraine le 9 aoĂ»t ; il fut rapidement engagĂ© et subit de trĂšs lourdes pertes. L’écrivain Jean Mistier, lui-mĂȘme originaire de la rĂ©gion, et futur secrĂ©taire perpĂ©tuel de l’AcadĂ©mie française, a dĂ©crit, dans un rĂ©cit autobiographique, l’attente angoissĂ©e Ă  Castelnaudary 1 Jean Mistier, Le Bout du monde, Paris, Grasset, 1964. L’absence de nouvelles des soldats creusait l’inquiĂ©tude des familles, et, vers le trente aoĂ»t, une rumeur sourde, incontrĂŽlable, se rĂ©pandit dans la ville, affolant toutes les femmes “Le 143e a Ă©tĂ© anĂ©anti prĂšs de Morhange, il ne reste que trois cents survivants !” D’autres disaient deux cents, d’autres soixante. [...] Peu aprĂšs, on sut que le 143e, engagĂ© dans la rĂ©gion des Ă©tangs de Lorraine, avait butĂ© sur de solides fortifications de campagne, et perdu pas mal de monde avant de battre en retraite. [...] BientĂŽt arrivĂšrent des avis de dĂ©cĂšs, et on saluait, quand on les rencontrait couvertes de leurs voiles noirs, les premiĂšres veuves de guerre1. 7Antoine Bieisse figura parmi les premiers soldats du rĂ©giment mis hors de combat blessĂ© griĂšvement le 20 aoĂ»t 1914, il resta cinq jours et cinq nuits sur le champ de bataille avant d’ĂȘtre ramassĂ© par les brancardiers allemands et emmenĂ© en captivitĂ©. 8C’est Ă  Ingolstadt, en BaviĂšre, qu’il rĂ©digea le carnet de route dont nous allons donner le texte. En fait, il avait pris des notes sur un premier carnet. Mais on le lui enleva on sait qu’un officier français s’empara de celui de Hans, pour le garder en souvenir. Au moment de rĂ©diger, dĂ©crire de maniĂšre dĂ©taillĂ©e les prĂ©paratifs du dĂ©part, Ă  Castelnaudary, fut une occasion de les revivre, de se retrouver chez lui. Par contre, les journĂ©es du 10 au 19 aoĂ»t, en Lorraine, n’avaient rien d’intĂ©ressant. À partir du 20, se produisirent des Ă©vĂ©nements tragiques et inoubliables, qui constituent le cƓur du rĂ©cit. Comme pour Fernand Tailhades, c’est lorsque commence son aventure personnelle dans l’immense drame collectif que tous les dĂ©tails sont retenus et que le rĂ©cit dĂ©gage une intense Ă©motion. 2 Voir ci-dessus Ă  propos de l’orthographe du nom. 9Le carnet conservĂ©, de petit format 10 x 16 cm, Ă  couverture noire, a vraisemblablement Ă©tĂ© achetĂ© Ă  Ingolstadt. La premiĂšre page porte le titre “Souvenir de la campagne 1914-1915”, le nom de l’auteur “Biesse2 Antoine” et la mention “BlessĂ© le 20 aoĂ»t 1914. Prisonnier le 25. Ingolstadt. BaviĂšre” ; elle est ornĂ©e de quatre drapeaux des AlliĂ©s, France, Belgique, Russie, Royaume Uni. Il comprend un rĂ©cit continu sur 27 pages de juillet Ă  octobre 1914, puis deux pages et demie datĂ©es “PĂąques 1915” et une demi-page sans date prĂ©cise. L’écriture, en grande partie Ă  l’encre, avec les derniĂšres pages au crayon, tĂ©moigne d’une bonne orthographe. Les rares fautes ont Ă©tĂ© corrigĂ©es ici. 10Une lettre de septembre 1915 d’Antoine Ă  ses parents sera Ă©galement reproduite. D’abord parce qu’elle contient des renseignements sur les conditions de la vie de prisonnier aprĂšs sa guĂ©rison, pĂ©riode trĂšs peu abordĂ©e dans le carnet personnel. Ensuite parce qu’elle permet une intĂ©ressante rĂ©flexion sur trois niveaux de tĂ©moignage d’Antoine Bieisse. Le premier niveau serait constituĂ© par les lettres “officielles” Ă  ses parents, c’est-Ă -dire passĂ©es par la censure du camp. Nous n’en disposons pas, mais on comprend que, si elles renseignaient sur la blessure et la capture, elles ne pouvaient signaler de mauvais traitements de la part des Allemands. Dans le carnet personnel, Antoine a pu entrer dans le dĂ©tail de ses malheurs, des souffrances endurĂ©es en attendant les secours, mais, par crainte d’une fouille, sans relever l’hostilitĂ© rencontrĂ©e Ă  son arrivĂ©e Ă  Ingolstadt. Enfin, une lettre Ă  ses parents, confiĂ©e Ă  un camarade devant rentrer en France Ă  l’occasion d’un Ă©change de blessĂ©s, permet de ne rien cacher des cris de haine et des mauvais traitements, sans faire disparaĂźtre toutefois les bons soins reçus des brancardiers sur le champ de bataille et du bon docteur Ă  l’hĂŽpital. On aurait tort, cependant, de ne retenir pour valable que ce dernier document, car il semble avoir Ă©tĂ© Ă©crit au moment d’une grande dĂ©ception. Antoine Bieisse pensait bĂ©nĂ©ficier de l’échange de prisonniers de septembre 1915 ; il dut rester Ă  Ingolstadt, sans savoir pour combien de temps. Sa lettre se ressent de cette cruelle dĂ©ception, et elle a tendance Ă  tout noircir et Ă  exagĂ©rer ses malheurs. Les quelques passages en charabia franco-occitan tĂ©moignent d’une Ă©motion Ă  son comble. 3 Les renseignements concernant la vie d’Antoine Bieisse nous ont Ă©tĂ© communiquĂ©s par son fils Pierr ... 11Le rapatriement d’Antoine eut lieu le 8 dĂ©cembre 1915, via la Suisse et Bellegarde, dans un convoi de grands blessĂ©s, inaptes Ă  revenir au combat. Toute sa vie, il souffrit de sa blessure Ă  la jambe gauche qui l’obligeait Ă  marcher avec une canne, Ă  porter une chaussure orthopĂ©dique et Ă  aller rĂ©guliĂšrement en cure Ă  Lamalou. Il avait Ă©tĂ© nommĂ© en 1917 commis des contributions directes Ă  AngoulĂȘme, puis Ă  Albi oĂč il se maria en 1919. Il mourut le 1er avril 1947 Ă  Cadalen, chef-lieu de canton du Tarn, oĂč il Ă©tait percepteur3. FERNAND TAILHADES 4 Dans la suite des opĂ©rations du dĂ©lainage mazamĂ©tain, le sabrage prĂ©cĂšde le pelage. Les sabreurs p ... 12Fernand Tailhades naquit Ă  Mazamet, le 7 mai 1885. Il quitta l’école primaire Ă  l’ñge de 12 ou 13 ans pour aller travailler dans une usine de dĂ©lainage. En cette fin du XIXe siĂšcle, la petite ville du dĂ©partement du Tarn, centre ancien d’industrie textile, s’était rĂ©orientĂ©e vers une activitĂ© nouvelle, le dĂ©lainage des peaux de moutons importĂ©es de divers pays, principalement d’AmĂ©rique du Sud. Comme beaucoup de jeunes MazamĂ©tains de famille ouvriĂšre, Fernand dĂ©buta comme “marragos”, c’est-Ă -dire homme, ou plutĂŽt enfant Ă  tout faire transporter les balles de peaux ; ramasser la laine aprĂšs le pelage ; la monter, ainsi que les cuirs, aux sĂ©choirs... Dix heures par jour, six jours par semaine. Dans l’humiditĂ© permanente et les odeurs nausĂ©abondes. En grandissant, il obtint une place mieux rĂ©munĂ©rĂ©e, mais tout aussi pĂ©nible, d’abord au “pelage”, puis au “sabrage”4. 5 Simple coĂŻncidence de nom. 13Il effectua son service militaire d’octobre 1906 Ă  octobre 1908, puis une pĂ©riode d’exercices de trois semaines en Ă©tĂ© 1912 au 143e rĂ©giment d’infanterie, basĂ© Ă  Carcassonne et Ă  Castelnaudary. C’est dans son livret militaire qu’on apprend qu’il mesurait 1,62 mĂštre, qu’il Ă©tait “nageur ordinaire” et “assez bon tireur”. Il Ă©pousa Marie-Rose Cazals5 en 1909. Sa fille Marie-Jeanne naquit l’annĂ©e suivante. Ses qualitĂ©s de travailleur reconnues, il devint contremaĂźtre Ă  l’usine du Peigne d’Or, dans la gorge de l’Arnette Ă  Mazamet. Cette petite usine appartenait Ă  M. Jacques Balfet. Elle comptait dix-huit ouvriers d’aprĂšs les statistiques, et diverses photos d’ouvriers de l’usine reprĂ©sentent des groupes de quinze Ă  vingt personnes, parmi lesquelles on peut identifier Fernand Tailhades. Celui-ci aimait son travail et Ă©tait respectĂ© par patron et ouvriers. Sans avoir fait d’études, il savait tenir les livres de paie et, par des calculs dont la mĂ©thode lui Ă©tait personnelle, il savait estimer Ă  la vue le rendement en laine d’une balle de peaux brutes. Le patron se reposait sur lui pour la bonne marche de l’usine. 14La mobilisation de 1914 le rappela Ă  Carcassonne, au 343e RĂ©giment d’infanterie, rĂ©giment de rĂ©serve du 143e. Il partit vers la frontiĂšre et participa aux combats en Alsace, puis dans les Vosges. Il fut blessĂ© et capturĂ© par les Allemands, le 17 juillet 1915, avant mĂȘme d’avoir pu bĂ©nĂ©ficier d’une premiĂšre permission. Sa femme fut vraisemblablement mise au courant par une carte de la Mission catholique suisse Fribourg en faveur de la recherche des prisonniers de guerre Madame, La Mission, prĂ©sidĂ©e par Sa Grandeur Mgr Bovet, Ă©vĂȘque de Lausanne et GenĂšve, a envoyĂ©, sur l’initiative et sous le patronage de la ConfĂ©dĂ©ration suisse, un dĂ©lĂ©guĂ© prĂȘtre catholique de langue française, visiter les camps de prisonniers et les hĂŽpitaux. En passant Ă  Weingarten, Lazaret II, notre dĂ©lĂ©guĂ©, M. le Professeur DĂ©vaud, de l’UniversitĂ© de Fribourg, a eu l’occasion de voir, le 3 aoĂ»t, M. Tailhades Fernand. Il va bien, se guĂ©rit rapidement, est trĂšs bien soignĂ©, a patience et courage. Vous adresse un affectueux bonjour et embrasse bien Marie-Jeanne. AgrĂ©ez, Madame, nos hommages. 15Son patron, M. Balfet, fut avisĂ© par une carte qu’il avait peut-ĂȘtre sollicitĂ©e du ComitĂ© international de la Croix-Rouge, envoyĂ©e aprĂšs consultation des listes allemandes du 21 aoĂ»t, qui prĂ©cisait “signalĂ© avec blessure Ă  l’Ɠil et Ă  la main droite”. 6 PubliĂ© pour la premiĂšre fois en 1980, Ă  trĂšs petit tirage, dans la collection “La MĂ©moire de 14-18 ... 16Fernand Tailhades n’était ni un Ă©crivain, ni un intellectuel. Il n’écrivit jamais que les vingt-cinq pages de son cahier de souvenirs de guerre et de captivitĂ©, rĂ©digĂ©es Ă©videmment sans penser le moins du monde Ă  une publication. Alors, pourquoi cet effort, inhabituel, d’écriture ? Il semble qu’il s’attacha Ă  conserver le souvenir de quelque chose d’extraordinaire qui lui arrivait. Et il pensa que, seule, l’écriture le lui permettrait, acte tout aussi extraordinaire pour lui. Ce n’était pas prĂ©mĂ©ditĂ© au dĂ©but, il ne prenait pas de notes. Il le dit lui-mĂȘme, racontant les premiers jours “à ce moment-lĂ , je ne pensais Ă  garder comme souvenir que ce que j’aurais dans ma mĂ©moire”. Ce qui paraĂźt signifier qu’ensuite il prit des notes. La prĂ©cision du rĂ©cit confirme cette hypothĂšse. La comparaison des dates donnĂ©es par Fernand et de celles de l’Historique du 343e rĂ©giment d’infanterie publication officielle fait apparaĂźtre quelquefois un dĂ©calage d’un jour. Mais il s’agit bien du mĂȘme cheminement, des mĂȘmes positions et des mĂȘmes Ă©vĂ©nements. Puis, au camp de prisonniers, il rĂ©digea son aventure sur un cahier ramenĂ© ensuite avec lui et conservĂ© par la famille. Il le considĂ©rait comme quelque chose de prĂ©cieux et, me disait Madame Tailhades lorsqu’elle me le confia “il serait heureux s’il voyait qu’on en a fait un livre.”6 7 Dumas Claudin, rue du Bois mot illisible, Thizy RhĂŽne ; Lejeune Edouard, boulanger Ă  Le Portel ... 17Le cahier original, de format 17 x 21 cm, comprend 24 pages et 10 lignes d’une Ă©criture trĂšs serrĂ©e, Ă  l’encre ou au crayon. Il n’a pas de titre. La rĂ©daction s’arrĂȘte brusquement. Suivent 11 pages blanches, puis 27 pages sur lesquelles, pendant ou aprĂšs la guerre, l’auteur a dĂ» fixer des photos qui n’étaient plus en place lorsque le cahier nous a Ă©tĂ© remis. Peut-ĂȘtre y avait-il une quarantaine de photos ou cartes postales ; nous en avons retrouvĂ© une dizaine. Les derniĂšres pages comprenaient enfin une liste de colis reçus sans prĂ©cisions en dehors de quelques mentions du mot “tabac” et de la provenance d’un colis M. Balfet ; quatre adresses et un nom sans adresse7 ; les paroles, rĂ©digĂ©es au crayon, de deux chansons Ă  l’eau de rose “Dans les deux” et “Ferme tes jolis yeux”. 8 La photocopie du cahier de Fernand Tailhades a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e aux Archives dĂ©partementales du Tarn, Ă  ... 18Le manuscrit de Fernand Tailhades comporte de nombreuses fautes d’orthographe ; la ponctuation est alĂ©atoire ; il n’y a quasiment pas de dĂ©coupage en paragraphes. Pourrait-on le transcrire Ă  l’identique ? La rĂ©ponse est nĂ©gative. D’abord, parce que la seule reproduction identique rĂ©elle serait le fac-similĂ©8. Ensuite, parce que nous devons respecter l’auteur et le lecteur. Si l’auteur Ă©tait vivant, il demanderait lui-mĂȘme que l’on corrige les fautes d’orthographe, et il accepterait une meilleure ponctuation et un dĂ©coupage plus aĂ©rĂ©. Mais nous insisterions pour qu’il ne modifie pas son style, ses tournures, mĂȘme personnelles, mĂȘme maladroites. Nous refuserions de réécrire le texte. C’est ainsi qu’il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© avec le rĂ©cit de Fernand Tailhades. Pour rendre le texte lisible, sans l’altĂ©rer, il a fallu revoir l’orthographe, restituer la ponctuation, crĂ©er des paragraphes. Tel qu’il est ici, il nous paraĂźt plus agrĂ©able pour le lecteur, tout en conservant le rythme et l’originalitĂ© du style de l’auteur. 9 Construite par des verriers de Carmaux victimes d’un lock-out patronal. InaugurĂ©e en octobre 1896 ... 10 Voir Avec les ouvriers de Mazamet, op. cit., Jean JaurĂšs, nĂ© Ă  Castres, Ă  20 km de Mazame ... 19Que peut-on savoir encore de Fernand Tailhades ? D’aprĂšs sa deuxiĂšme Ă©pouse, il Ă©tait socialiste. Il nourrissait une vive admiration pour la Verrerie ouvriĂšre d’Albi9. Et je trouve un Fernand Tailhades sur la liste des adhĂ©rents au groupe socialiste de Mazamet en 1909-1910. S’agitil de notre auteur ? Serait-ce un rĂ©sultat de la confĂ©rence donnĂ©e par Jean JaurĂšs Ă  Mazamet le 4 avril 1909, en pleine grĂšve des ouvriers dĂ©laineurs ?10 Dans son texte, rien ne laisse supposer qu’il ait thĂ©orisĂ© une inclination politique, produit de son expĂ©rience. Il ne s’est pas fait connaĂźtre comme ardent socialiste Ă  Mazamet. Dans les premiers temps de la guerre, le soldat Tailhades n’évoque pas JaurĂšs ; il parle comme les journaux nationalistes. Il se fĂ©licite de voir “les premiers trophĂ©es de nos armes” ; il “salue cette chĂšre terre d’Alsace” avec tout son rĂ©giment. Puis, il prend contact avec les rĂ©alitĂ©s, et il dĂ©crit, sobrement, la canonnade et les corvĂ©es, les marches Ă©puisantes sous la pluie, les cadavres blancs de gelĂ©e et l’émotion de l’attaque “lĂ , je puis dire que le cƓur me battait bien fort”. Enfin, la derniĂšre partie du rĂ©cit prend un tour intime parce que Fernand vit son aventure personnelle, solitaire, au milieu du drame collectif il est blessĂ©, il craint d’ĂȘtre achevĂ©, il est fait prisonnier. L’épisode fourmille de dĂ©tails, et Ă  tout moment apparaĂźt l’étonnement du captif il est bien traitĂ©, soignĂ©, rĂ©confortĂ© par les Allemands. “Pendant le trajet, ils m’appelaient tout le temps Camarade.” Le seul personnage, outre l’auteur, qui ait une prĂ©sence dans le rĂ©cit, c’est l’Allemand qui Ta pris en charge et qui le conduit Ă  Colmar. Les deux hommes s’arrĂȘtent par-ci, par-lĂ , pour se “rincer un peu la dalle”. Et puis, l’Allemand quitte le Français Ă  l’hĂŽpital et repart, aprĂšs une poignĂ©e de mains “pour aller, peut-ĂȘtre, laisser sa vie Ă  l’endroit oĂč il m’avait sauvĂ© la mienne”. 11 Madame Gabrielle Tailhades nous confia cahier et documents en 1980. Je tiens Ă  associer Ă  son souv ... 20Fernand Tailhades rentra en France le 14 dĂ©cembre 1918. Il reprit son travail dans le dĂ©lainage. Il perdit sa femme en 1938 et se remaria en 1945 avec Gabrielle Rabou11. Il mourut Ă  Canjelieu, un hameau sur les hauteurs, au-dessus de Mazamet, le 30 avril 1957, Ă  l’ñge de 72 ans.
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Rendezvous ce soir à 20h30 pour "Le P'tit Fernand et la Grande Guerre" par le collÚge L.&R. Aubrac !! En attendant, les répétitions continuent Une

Lepetit Fernand ArsÚne Paul Etat civil Né le 2 mai 1893, Rouen, DécÚs le 23 octobre 1917, Vaudesson, Aisne Cause du décÚs Tué à l'ennemi Inhumé Nécropole Nationale Le Bois Roger, Ambleny, Aisne, carré J, n°311 109e Régiment d'Infanterie Grade Soldat de 2e Classe Rouen Document officiel Citations Notice biographique Télécharger la fiche complÚte Lepetit Fernand ArsÚne Paul PrécédentPrécédentLe Picard Marie Georges Maurice SuivantLeplat Joseph AugustinSuivant

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Une confĂ©rence sur Fernand LĂ©ger et AndrĂ© Mare dans la grande guerre va se tenir Ă  la chapelle Saint-Roch d'argentan. Par RĂ©daction JO PubliĂ© le 22 Nov 18 Ă  1803 Fernand LĂ©ger, dans les tranchĂ©es. ©DR Collection privĂ©eL’historien Tristan Rondeau va prĂ©senter la confĂ©rence Quatre annĂ©es sans couleur Fernand LĂ©ger, AndrĂ© Mare, et la Grande Guerre. Ă  la chapelle Saint-Roch d’ le titre l’indique, le propos de cette confĂ©rence sera d’essayer d’analyser ce que l’expĂ©rience combattante a fait Ă  ses deux artistes, et ce que ces deux artistes ont fait de la guerre, pendant et aprĂšs la durĂ©e du Rondeau prĂ©sente À mon sens, la vie comme l’oeuvre de Mare et LĂ©ger ont Ă©tĂ© profondĂ©ment marquĂ©es par cette grande expĂ©rience sensible que constitue la mobilisation pendant quatre annĂ©es sous les drapeaux. La confĂ©rence s’organisera en plusieurs temps, trois Ă  vrai dire, de maniĂšre assez classique. » L’impact de la Grande GuerreIl importe tout d’abord de retracer ce que fut leur guerre, du point de vue de leurs parcours, de leurs affectations, dans une perspective chronologique. Puis, on s’intĂ©ressera Ă  leur activitĂ© artistique pendant la guerre peintures, carnets, mention crĂ©atrice
 mais aussi l’importance de leur correspondance, personnelle comme que possible, j’insisterai sur les liens amicaux qu’ils continuent d’entretenir durant le conflit, jusqu’à ce que l’on peut nommer une brouille, qui survient courant 1917 et semble se refermer l’annĂ©e suivante. » La brouille a surtout pour origine le ressentiment de LĂ©ger vis-Ă -vis de Mare, lui reprochant Ă  tort de ne pas l’avoir assez soutenu et aider dans son projet d’ĂȘtre appelĂ© dans la section de Camouflage, et donc de rejoindre un univers artistique plus propice et de s’éloigner dans une moindre mesure des premiĂšres lignes. »Enfin, on essayera de dĂ©terminer comment la Grande Guerre a, sur le long terme, modifiĂ© leur oeuvre et leurs trajectoires professionnelles Mare abandonne rapidement le cubisme, associĂ© Ă  la guerre ; LĂ©ger rencontre, dans les tranchĂ©es, le peuple et aiguise son appĂ©tit pour la modernitĂ©. »Un nouvel ouvrage en janvierCette confĂ©rence, enfin, a lieu Ă  quelques semaines de la parution, en janvier 2019, de la publication de la correspondance inĂ©dite de Fernand LĂ©ger Ă  AndrĂ© et Charlotte Mare 1932.Ce fort volume de prĂšs de 300 pages paraĂźtra aux Ă©ditions BVR. La prĂ©face est de Michel Onfray, plusieurs chercheuses et chercheurs signent en avant-propos diffĂ©rents textes sur des aspects prĂ©cis de la vie et l’oeuvre de tel ou tel artiste. Pour ma part, j’assure l’édition scientifique, l’annotation et la prĂ©sentation de la en ce moment sur ActuPratique. ConfĂ©rence Ă  la chapelle Saint-Roch, Ă  18 heures, le samedi 24, dans le cadre du centenaire de l’ article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Journal de l'Orne dans l’espace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute l’actualitĂ© de vos villes et marques favorites.
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